Après un début de grossesse difficile, Georgie accompagne Darcy à Paris pour se changer les idées et revoir son amie Belinda, qui travaille désormais pour Chanel. Un meurtre lors d'un défilé de mode perturbe la tranquillité du séjour, d'autant que Georgie est soupçonnée.

L'épilogue de God Rest Ye, Royal Gentlemen nous avait laissé avec Georgie attendant un heureux événement mais apprenant également le décès de George V, qui entamait "l'Année des Trois Rois". Point de crise monarchique à l'horizon dans ce tome néanmoins. L'héroïne se tient loin de la cour et espère encore vaguement que son cousin David, désormais Edward VIII, va prendre au sérieux sa fonction. Elle s'offre donc une petite escapade parisienne, c'est l'occasion car les mois et les années à venir risquent d'être moins frivoles. Naturellement, rien ne se passe comme prévu. Tout d'abord, Darcy se déplace encore pour affaires, dans lesquelles son épouse va se retrouver impliquée. Il est un peu frustrant, au bout de seize livres, de la voir encore soupçonner, même brièvement, son mari du pire (ici, travailler pour l'Allemagne nazie!) avant de se rassurer parce que bien sûr, Darcy ne saurait faillir. J'imagine qu'une personnalité aussi peu sûre d'elle ne peut s'effacer facilement mais tout de même.

On mêle un peu d'espionnage à un whodunit classique tandis que l'on retrouve quelques personnages connus (Belinda), et quelques célébrités font une apparition telles que Gertrude Stein ou Hemingway. On parle du coup un peu de la communauté américaine artistique installée en France dans l'entre-deux-guerres. Quant à Georgie, on l'a vu plus éveillée que dans ce tome-ci où elle met un sacré bout de temps à démasquer quelqu'un qui aurait dû lui mettre la puce à l'oreille bien avant. En fait, elle se met tellement dans le pétrin que même Wallis Simpson finit par voler à son secours, ce qui est une agréable surprise, pas parce que j'ai de la sympathie pour elle et une envie particulière de la voir dans le beau rôle mais parce que c'était inattendu et pourtant amené de manière suffisamment crédible.

Peril in Paris n'est pas un cru très inspiré mais à l'image du reste de la série, il est toujours agréable à lire. On peut supposer qu'il s'agit d'une dernière parenthèse légère avant de devoir attaquer de front les choses sérieuses: l'abdication et la Seconde Guerre Mondiale qui arrive à grands pas.