Kelson et ses troupes partent mater la rébellion à Meara. Pendant ce temps dans la capitale, Nigel, l'oncle du souverain, dirige la cour en son absence et accueille le jeune roi de Torenth et la mère de ce dernier, persuadée que Kelson est responsable de la mort de son fils aîné.

Allez, il se trouve dans la moyenne haute de la série, celui-là. Je commence par le dire car dans quelques lignes les reproches vont arriver. L'intrigue se partage sur deux fronts, d'un côté avec les conséquences du premier tome et la révolte à Meara, de l'autre à la Cour où Torenth se rappelle à notre bon souvenir tandis que le conseil cambérien se dispute toujours sur quoi faire de Kelson, Morgan et compagnie. Dans le premier cas on avance un bon coup au lieu de faire trainer l'intrigue sur un tome supplémentaire, de l'autre on laisse quelques questions en suspens du côté du cousin de Kelson Conall, qui ne devient pas plus sympathique (on ne va pas revenir sur une première impression dans cette saga!) mais dont on ne sait pas trop ce qu'il mijote avec Tiercel puisqu'ils font un enfant dans le dos du roi et du conseil cambérien mais il n'est pas non plus question, pour l'instant en tout cas, de trahison, c'est bien mystérieux et ça change, un peu, du mystère.

En dehors de cela, comme le titre l'indique, Kelson doit appliquer sa justice face aux rebelles, qui lui facilitent la tâche en commettant d'horribles crimes contre de pauvres civils, ce qui fait que l'on n'a vite plus de sympathie pour leur cause et en face, l'armée du roi est apparemment impeccable, on sent une volonté de mener une réflexion sur les horreurs de la guerre, rendre une justice implacable sans tomber dans les excès barbares que l'on reproche à l'ennemi mais comme d'habitude avec Kurtz, les héros restent très propres et excusables. Leurs adversaires ont soit franchi la ligne rouge, soit bénéficient du luxe d'être dignes dans la mort, on a même un gars qui encourage Kelson à l'exécuter parce que c'est mieux pour la paix des ménages. Morgan est toujours là pour veiller au grain de toute façon et même si Duncan prend un peu cher ce coup-ci, les héros ont de tels pouvoirs que leurs ennemis n'ont pas que l'inquiétude que l'on pourrait éventuellement avoir ne fait pas long feu.

Les développements du côté de la capitale sont suffisamment intrigants pour vouloir en découvrir plus malgré des personnages désespérément propres sur eux en dépit des efforts de Katherine Kurtz pour les confronter à de grands conflits moraux.