Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Stargate, la Porte des Étoiles
Daniel Jackson, jeune égyptologue aux thèses controversées, est engagé par l'armée américaine pour déchiffrer des signes se trouvant sur un mystérieux portail découvert en Égypte. Lorsque Jackson y parvient, il active un passage vers une lointaine planète et accepte d'accompagner l'expédition envoyée sur celle-ci, où il découvre une population réduite en esclavage par Râ, un alien se faisant passer pour un Dieu.

Il existe des films qui vous marquent et pour lesquels vous abritez une affection qui n'a pas toujours un rapport avec leurs qualités propres. Stargate est de ceux-ci en ce qui me concerne pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est le premier film que j'ai vu au cinéma sans être accompagnée d'un adulte, avec seulement ma meilleure amie. Ensuite, quand on est née au début des années 80, ce genre de films de science-fiction à grand spectacle était relativement rares en salle: on découvrait la trilogie Star Wars en VHS sur un écran 4/3 et elle était peu rediffusée à la télévision, il a fallu attendre 1997 pour l'édition spéciale et la mise en chantier de la nouvelle trilogie, sans parler de toutes les autres adaptations et franchises qui ont fleuri depuis. Bref, avec son voyage sur une autre planète, ses vaisseaux qui faisaient pioupiou et ses grands espaces, Stargate avait de quoi en mettre plein les yeux à une spectatrice loin d'être blasée. Ajoutons à cela que l'Égypte antique était dans mon programme d'Histoire cette année-là avec la fascination qu'elle suscite toujours et associer ainsi mythologie égyptienne et space-opera tenait de l'idée de génie (il suffisait d'ajouter des cow-boys, des vampires et des pirates et on avait le carton plein).

Bizarrement, après cette claque enthousiasmante, je n'ai revu le film qu'une fois lors de son premier passage en clair à la télé, où je l'ai à nouveau apprécié mais il n'a pas fait partie de ces films que j'ai pu regarder en boucle et je n'ai pas suivi les séries dérivées, hors un épisode ici et là grappillé au hasard d'un zapping. Puis l'évolution de la filmographie de Roland Emmerich et de nouveaux centres d'intérêt ont fait en sorte que chaque fois que j'y repensais, j'étais partagée entre l'envie de revoir le film et me dire qu'il valait peut-être mieux rester sur un souvenir ému que risquer de tomber de haut. J'ai néanmoins fini par céder à la tentation et si les défauts abondent, il y a un plaisir certain à le redécouvrir un quart de siècle plus tard.

Le déroulement est extrêmement convenu, perclus de facilités et les clichés rarement transcendés: le trauma du personnage d'O'Neil, l'histoire d'amour expéditive, les braves soldats américains à la rescousse d'une peuplade exploitée (encore que cette dernière a davantage l'esprit d'initiative, une fois lancée, qu'on aurait pu le craindre), on a même le coup du seul Noir du groupe qui meurt le premier, un trope qu'on a tellement pris soin d'éviter dans les années qui ont suivi que ça devient une surprise quand ça arrive de nouveau. Bref, c'est du divertissement des années 90 et Emmerich et son scénariste Dean Devlin n'en évitent pas les travers même s'ils ont fait largement pire par la suite. Ajoutons à cela que je suis hermétique au charme de Kurt Russell surtout avec une coupe en brosse (toujours été plus sensible à la bouille de geek de James Spader dans ce film) et il y a quelques moments qui ont de quoi faire rouler des yeux, notamment le coup du dernier symbole à trouver qui est évident, avec le recul.

Ça n'a pourtant pas trop mal vieilli: quelques effets numériques et incrustations se remarquent davantage mais les décors du vaisseau de Râ sont en dur et restent impressionnants. Même si la théorie des Ancient Aliens est sur le fond détestable, dans le cadre du film le mélange des genres est franchement cool esthétiquement et le méchant androgyne interprété par Jaye Davidson ainsi que ses sbires en costumes d'Horus (coucou Djimon Hounsou) et d'Anubis font toujours leur effet. Ce qui est malheureux, c'est aussi d'avoir passé le film à me dire que cela faisait plaisir de voir un blockbuster situé dans un désert avec des dunes aux couleurs aussi saisissantes, ce qui fait encore une fois ressortir à quel point ce que l'on nous sert depuis des années dans des films du même calibre est terne, parce qu'en réalité ce que montre Stargate ne devrait pas être si extraordinaire que cela. J'ai découvert la version longue agrémentée de huit petite minutes supplémentaires qui en fait n'apportent pas grand chose à l'histoire (l'ouverture du film sur l'enlèvement du jeune garçon par Râ ne montre rien de plus que ce qui est expliqué plus tard à travers un flashback, par exemple).

Point de désillusion à la revoyure bien que les faiblesses du métrage soient nettement plus apparentes désormais qu'à la gamine de onze ans que j'étais à l'époque de sa sortie. On a néanmoins là un film à grand spectacle au concept séduisant, dont les clichés peuvent agacer même si avec le temps on peut y trouver une certaine naïveté plutôt que de la simple paresse. Mon indulgence n'est toutefois pas objective dans le cas présent, certes.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 1 Mai 2022, 12:17bouillonnant dans le chaudron "Films".