Le recéleur Arnie Albright revient d'un séjour au Club Med destiné à améliorer sa personnalité. Il y a surtout côtoyé Preston Fareweather, un imbuvable millionnaire dont l'appartement new-yorkais contient une importante collection d'objets d'art. Un cambriolage s'impose donc pour Dortmunder et sa bande mais leurs plans se compliquent quand leur lieu de réunion habituel, le OJ, tombe sous la coupe de mafieux.

Mais qui est responsable de ces couvertures?

Les deux dernières mésaventures de Dortmunder s'étaient révélées un peu décevantes, sortant le cambrioleur malchanceux de son élément ou lançant trop de pistes pour finalement ne pas les exploiter autant qu'elles auraient pu l'être. Avec Surveille tes arrières!, on revient aux fondamentaux: un magnifique butin, un cambriolage qui demande un peu d'astuce et quelques embûches imprévues pour compliquer la situation et pour que la victoire échappe à nos joyeux larrons au tout dernier moment, avec un lot de consolation tout de même.

Histoire de ne pas être en terrain trop connu tout de même, cette fois-ci Westlake fait planer une menace sur l'OJ, lieu de rendez-vous de Dortmunder et ses complices où les discussions entre habitués offrent toujours de grands moments de surréalisme. L'idée que cela puisse être la fin des quelques scènes d'échanges pataphysiques qui agrémentant chaque tome fait frissonner mais pendant un temps on peut également craindre de voir l'auteur partir dans une sous-intrigue uniquement pour rallonger la sauce, le cambriolage étant un peu trop bateau pour se suffire à lui-même. Heureusement, contrairement au tome précédent où certaines sous-intrigues ne servaient pas à grand-chose (le tueur aux trousses de Kelp), ici, tout ce qui parait être une digression (l'OJ, l'arrivée du personnage de Judson dans les affaires de JC Taylor ou le séjour de Preston au Club Med) finit par avoir son importance et un impact sur le cambriolage de l'appartement. Les nouveaux personnages ne sont pas très originaux (le riche bonhomme odieux, son assistant dont la grande patience connait certaines limites, le petit nouveau un peu naïf mais dégourdi...) mais les anciens sont en grande forme, notamment Arnie Albright dont on se demande si le Club Med a eu un impact si positif que cela sur sa personnalité.

Après deux tomes en demi-teinte, Surveille tes arrières!, sans atteindre les plus hauts sommets de la série, revient de manière payante aux bases: l'histoire n'est pas la plus folle mais on retrouve la bande avec grand plaisir pour un nouveau casse contrarié malgré toutes les ressources des malfrats.