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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Perfect Blue
Mima, jeune popstar, quitte le groupe Cham pour se lancer dans une carrière d'actrice. Cette décision n'est pas du goût de tous ses fans, dont l'un, particulièrement inquiétant, semble connaître tous ses faits et gestes. Alors que Mima accepte de tourner des scènes susceptibles de casser son image, des meurtres dans son entourage lui font perdre pieds: est-elle menacée par un fou ou est-ce elle qui perd la raison?

Pendant plus d'une décennie, de la fin des années 70 au début des années 90, l'animation japonaise en France faisait le bonheur des enfants et causait des émotions fortes à une partie de leurs parents, qui lui reprochait sa violence, sa laideur et parfois même... son fascisme. Des sorties indignées qui avec le recul suscitent des ricanements bien qu'il faille reconnaître que certaines séries n'étaient à la base pas destinées à un jeune public. Quoiqu'il en soit, la situation a évolué dans les années 90: les films de Miyasaki ou encore Le Tombeau des Lucioles (sorti en 1996, soit huit ans après son lancement au Japon) ont été accueilli très favorablement par la critique autant que par le public et on reconnaissait enfin des qualités indéniables aux animes. C'est dans ce contexte qu'est sorti un de ses fleurons, Perfect Blue, premier long-métrage de Satoshi Kon.

D'emblée, on est entraîné dans une séquence d'ouverture virtuose qui nous pose les principaux personnages, la dernière représentation de Mima et son quotidien, les enjeux et les risques du changement de carrière de la jeune femme, le milieu dans lequel elle évolue, son appartement. Ce dynamisme et cette efficacité ne vont pas faiblir durant toute la descente aux enfers de la chanteuse devenue actrice. La menace qui se referme sur Mima est progressive, une lettre piégée en avertissement, un article faisant par du décès d'un gêneur, avant de laisser place à des meurtres particulièrement sanglants. Le coupable idéal semble être un fan détraqué mais tout comme Mima, on doute de plus en plus de ce que l'on voit: peu sûre de faire les bons choix de carrière, elle est hantée par celle qu'elle était autrefois qui semble chercher à la supplanter pour la faire renouer avec son groupe. Pour ne rien arranger, le scénario de la série dans laquelle elle joue exige qu'elle tourne une scène de viol brutale, idéale pour casser son image mais éprouvante à accomplir et l'évolution de l'intrigue fait écho aux tourments de l'actrice, brouillant la perception entre ce qu'elle vit et ce qu'elle joue.

Thriller sanglant et psychologique de plus en plus oppressant sur les troubles de l'identité, critique du milieu du showbiz pour qui une actrice souhaitant accéder à la notoriété doit forcément jouer des scènes dérangeantes et poser pour des photos de charme sans se soucier des conséquences à long termes pour elle, réflexion sur le rapport entre une idole et ses fans, mise en abyme avec ce tournage de série qui se confond avec la réalité vécue par Mima... Satoshi Kon joue sa partition de main de maître et malgré quelques petits indices semés tout au long du film, maintient le suspense jusqu'à la dernière minute. Le scénario est implacable, la réalisation est virtuose et il y a un sacré soucis du détail dans les décors, que ce soit les vues extérieures de la ville ou l'évolution de l'appartement de l'héroïne.

Tout au plus peut-on regretter des visages de figurants peu détaillés lors des scènes de foule ou des passants en arrière-plan statiques, et le fait que pour un film qui porte un regard peu amène sur l'exploitation des jeunes chanteuses et actrices, il y ait certains plans gratuits de culottes, comme s'il fallait satisfaire les mâles friands de ce genre de chose tout en critiquant le comportement malsain de fans obsédés.

Passionnant sur le fond autant que sur la forme, Perfect Blue est impressionnant de maîtrise et un visionnage ne suffit probablement pas à en apprécier toutes les facettes.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 16 Avril 2022, 00:30bouillonnant dans le chaudron "Films".