Will et Geordie continuent de résoudre les nombreux meurtres qui ne cessent de frapper la pourtant paisible paroisse de Grantchester. Ils sont par ailleurs distraits par des soucis personnels. La reconversion de Leonard se déroule bien mais il commence à s'inquiéter pour Mrs Chapman.

Il n'aura pas fallu attendre six mois pour que la nouvelle saison de Grantchester arrive sur les écrans. Peut-être que le hiatus lié à la pandémie entre les saisons 5 et 6 a donné le temps d'écrire plus de scenarii et d'enchaîner rapidement la production? Voilà en tout cas six nouveaux épisodes, du pur Grantchester où l'enquête passe souvent au second plan par rapport aux tourments mélodramatiques des protagonistes mais qui arrive occasionnellement à surprendre.

Tout d'abord, alors que l'on pouvait penser que toute l'intrigue liée à Leonard était une manière de faire sortir le personnage de la série (au bout de six saisons, on peut comprendre qu'Al Weaver ait pu rêver d'ailleurs), il n'en est rien. L'ancien vicaire n'a pas quitté Grantchester malgré le scandale, juste son Église et il ouvre un café jazzy et poétique, ce qui lui convient parfaitement et donne lieu à des scènes amusantes, les déclamations des œuvres de poètes amateurs (dont notre ami) se révélant extrêmement pompeuses et ridicules. Ensuite, alors qu'Ahmed Elhaj dans le rôle d'Henry Jones semblait parti pour le remplacer aux côtés de Will, il est absent de la saison et le pasteur doit faire sans chapelain, même s'il prend sous son aile un jeune étudiant intéressé par une carrière ecclésiastique.

En dépit d'un dernier épisode qui revient sur un précédent cas pour en offrir un angle différent, tout le reste est plus convenu: Geordie vit mal sa séparation et doit faire avec un nouveau supérieur pénible, Will s'amourache d'une jeune femme qui, ô surprise, est la fiancée dudit supérieur et Mrs Chapman reçoit un mauvais diagnostic ce qui donne lieu à des scènes tire-larmes (mais d'autres très drôles quand sa soudaine crise de foi la mène à tout envoyer balader en dépit du qu'en-dira-t-on).

Les enquêtes sont toujours un moyen d'aborder divers sujets de société et comme la saison précédente bien que de manière moins dramatique, on permet à Leonard de prendre de l'importance par rapport à Will le temps d'un épisode. Cependant, cela reste souvent très léger et peu élaboré, à l'exception d'un cas classé un peu trop vite bien que sur le moment la résolution se tenait.

Grantchester semble avoir définitivement laissé derrière elle les obligatoires sermons lénifiants de fin d'épisode mais par ailleurs reste fidèle à elle-même, avec quelques évolutions dans la situation des personnages mais toujours cette ambiance étrangement reposante de paroisse pimpante malgré un taux de meurtre qui explose le plafond, comme toutes les séries british implantées dans un lieu précis et charmant.