Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Saint Johnson
Aidé de son frère Luther et de quelques fidèles compagnons, Wayt Johnson, marshal et tenancier de saloon dans la petite ville d'Alkali, tente de faire régner l'ordre. Le clan Northrup le défie constamment avec la complicité du shérif local et Wayt prend des mesures de plus en plus radicales qui conduiront à un inévitable règlement de comptes.

Avec Saint Johnson, W.R. Burnett revisite le fameux règlement de comptes d'OK Corral qui opposa les Earp et les Clanton... en changeant tous les noms, la veuve de Wyatt Earp étant encore de ce monde à l'époque de la publication et vigilante sur ce qu'on pouvait bien écrire sur feu son époux. On retrouve donc un tenancier de saloon ancien marshal à Dodge City accompagné de ses frères et de vieux amis au passé trouble dont une des mesures pour empêcher les cow-boys ivres de faire du grabuge est d'interdire le port d'armes dans sa ville. Une mesure impopulaire mais la NRA n'étant pas la pour faire pression sur qui que ce soit, elle passe. Ce ne sera évidemment pas suffisant où il manquerait le moment tant attendu de la fusillade qui ne marque pas la fin des ennuis, bien au contraire.

Épris d'ordre et décidé à faire d'Alkali un endroit vivable, Wayt est pourtant loin d'être un saint, malgré le surnom que lui ont collé ses adversaires: il agit de manière discutable pour protéger son petit frère impliqué dans un hold-up et l'on ne sait si cela tient totalement à une loyauté familiale ou s'il craint un scandale qui réduirait ses efforts pour apaiser la ville et se faire élire shérif à néant. Son ami et aide loyal Brant White, vaguement basé sur Doc Hollyday, est un tueur sans grande morale qui ne vaut pas tellement mieux que les hommes des Northrup si ce n'est qu'en cette occasion il est du côté de la loi, ce qui n'a pas toujours été le cas. Bien que les Johnson soient en butte à des calomnies de la part d'un des journaux de la ville, il faut avouer qu'ils n'offrent pas une vision très rassurante. On les suit néanmoins avec plaisir car Burnett a toujours la plume acérée, ne cherche pas à dépeindre un Ouest romantique peuplé de chevaliers blancs, et la conclusion est à cette image, sans fioriture et sans grande victoire du Bien sur le Mal malgré un objectif atteint.

Après Terreur Apache et Mi Amigo encore une confirmation que W.R. Burnett n'a pas son pareil pour écrire des westerns percutants et sans manichéisme. De quoi me rendre curieuse de lire ses romans noirs qui doivent être dans la même veine.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 14 Avril 2022, 21:48bouillonnant dans le chaudron "Littérature".