Le docteur Martin Hesselius porte un intérêt particulier à des cas étranges, recueillis et publiés à titre posthume: un membre du clergé poursuivi par un démon, un marin et un juge hantés par des esprits, un jeune anglais en voyage désireux de sauver une femme d'un mauvais mariage et enfin, un châtelain et sa fille accueillant une invitée aussi belle que dangereuse.

Quand on entrevoit le bout de l’œuvre intégrale d'un auteur (plus que 600 pages à lire environ, soit moins de 10%) qui s'est illustré principalement dans un seul genre, à quelques variations près (un peu plus de fantastique ici, un peu plus d'historique là), vient le moment où on ne trouve plus ses récits classiques: on a carrément atteint le stade du recyclage. C'est le cas pour deux des cinq histoires qui composent ce recueil: The Familiar et Mr. Justice Harbottle ne reposent pas seulement sur le même principe, montrant deux personnages rattrapés par des esprits vengeurs, il s'agit de versions révisées de deux précédentes nouvelles, The Watcher et An Account of Some Strange Disturbances in Aungier Street. N'ayant pas lu lesdites nouvelles depuis beau temps, je suis incapable de dire quelle est la profondeur de ces révisions mais on ne plonge pas vraiment dans l'inconnu. Green Tea est dans la même veine bien que le protagoniste soit plus sympathique.

The Room in the Dragon Volant se distingue puisqu'il n'y a pas d'éléments fantastiques bien que l'on reste dans un récit gothique où de sinistres personnages manipulent des ingénus sans que l'on sache tout de suite qui est qui. Situé au moment de la Restauration, Le Fanu y ajoute un petit parfum d'aventure historique.

Quant à la dernière histoire, il s'agit du mythique Carmilla, que j'avais déjà lu et abordé évoqué dans une brève note. Je n'en dirai pas davantage hormis pour conseiller cette nouvelle encore une fois, même si elle pourra paraître basique désormais mais c'est qu'après tout, elle a contribué à poser les bases de la figure vampirique, avant même que Bram Stoker ne s'y colle.

Le recueil est donc un bon cru avec un récit incontournable et d'autres qui sont répétitifs si l'on s'est employé à lire quasiment tout ce qu'a pu écrire l'auteur mais qui sont également parfaitement représentatifs de son œuvre.