Désormais en guerre ouverte avec Marco Inaros et sa Flotte libre, Terriens, Martiens et la faction ceinturienne dirigée par Drummer doivent à tout prix s'allier. Pendant ce temps sur Laconia, une petite fille fait une étrange découverte.

Lorsque la fin de la série a été annoncée avec cette dernière saison pour conclure, il y avait de quoi avoir des sentiments mêlés. Les séries de science-fiction ambitieuses ne courent pas les écrans et celle-ci avait su tirer son épingle du jeu malgré certaines réserves. De plus, la saga en romans se poursuivaient et cela donnait donc l'impression d'arrêter prématurément les frais. D'un autre côté, six saisons, cela fait beaucoup sans courir le risque de se perdre et il faut savoir s'arrêter à temps, d'autant qu'après une saison 3 qui reste le sommet de la série, le passage sur Amazon Prime qui a certes sauvé The Expanse d'une annulation pure et simple n'a pas eu que des avantages, avec une rallonge budgétaire s'accompagnant d'un rythme beaucoup plus languissant.

Six petits épisodes, c'est peu même si cela permet d'accélérer pour de bon le tempo. Il faut cependant faire des choix et les scénaristes se sont donc concentrés presque exclusivement sur le conflit contre Inaros et le traitement des Ceinturiens (exit Dawes, on se doutait que le très sollicité Jared Harris ne reviendrait pas faire un tour, on apprend donc entre la poire et le fromage que Marco l'a liquidé). Néanmoins, on ne s'y cantonne pas exclusivement, d'où des scènes sur Laconia qui tournent petit à petit à un remake de Simetierre, c'est peut-être parlant pour les lecteurs des livres mais pour les autres comme moi on restera sur notre faim en sentant bien que tout cela a une importance mais on n'en saura pas plus, pour l'instant, tout comme tout ce qui a trait à la proto-molécule, Holden lui-même s'interroge d'ailleurs à la fin à son sujet.

On retrouve toutefois avec plaisir dans la plupart des cas les personnages pour ce qui est censé être un dernier baroud d'honneur. Je n'arrive toujours pas à distinguer si le cabotinage de Keon Alexander est une bonne chose ou pas même si son personnage est mieux passé que la saison précédente (heureusement que Cara Gee est toujours aussi charismatique dans le rôle de Drummer pour redorer le blason ceinturien), le personnage de Filip est décidément un boulet jamais attachant et l'interprétation de Jasai Chase-Owens n'aide pas. Il est physiquement crédible comme parent de Dominique Tipper mais cela semble avoir été le principal critère de sélection en tout cas je l'espère, sinon je n'imagine pas la concurrence.

On attend un feu d'artifice final et l'équipage du Rocinante ne déçoit pas, avec notamment un abordage qui permet à Amos et Bobbie de donner leur pleine mesure. Toute la question de la place des natifs de la Ceinture par rapport aux habitants de la Terre et de Mars trouve une conclusion satisfaisante mais on sent que l'univers en a en réserve et il est d'ailleurs étrange de lancer une intrigue sur Laconia sans volonté de lui trouver une résolution de sitôt. L'arrêt de la série pourrait en fait n'être que temporaire, avec un nouveau point de départ tout trouvé si on la relance dans quelques années.

Après une fin de saison 3 qui s'annonçait riche de possibilités, The Expanse n'a pas su les explorer, comme si les scénaristes étaient tétanisés par l'enjeu et la deuxième moitié de la série est frustrante. Elle a quand même donné de beaux moments, à l'image de cette dernière saison tout aussi imparfaite mais qui permet de dire au revoir aux personnages. Adieu? C'est moins sûr.