Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Charlatan
Stanton Carlisle, séduisant et beau-parleur, travaille dans une foire comme assistant de Mme Zeena, une magicienne. Lorsqu'il apprend que celle-ci et son mari ont autrefois perfectionné un code pour un numéro de télépathie, il manœuvre pour l'apprendre et avec l'aide de la jeune Molly, tient bientôt le haut de l'affiche dans les cabarets. Sa rencontre avec la psychiatre Lilith Ritter le convainc de ne pas s'arrêter là et d'utiliser ses talents et la complicité de Lilith pour duper les riches clients de cette dernière.

Ce n'est qu'une question de jours avant que l'adaptation réalisée par Guillermo Del Toro du roman Nightmare Alley de William Lindsay Gresham ne déboule sur les écrans français, dotée d'une durée de 2h30 qui n'est pas sans m'inquiéter. En attendant de juger sur pièce, le moment est bien choisi pour rattraper la première adaptation signée Edmund Goulding et intitulée chez nous Le Charlatan. Elle date de 1947 et Tyrone Power y tient le rôle principal. Il est étrange que Sidonis, l'éditeur qui avait sorti le dvd en France il y a quelques années, n'ait pas profité de l'actualité pour ressortir cette version dans un beau combo blu-ray/dvd comme il en a le secret, ça arrivera peut-être dans les semaines qui suivent, qui sait.

Avant tout, donc, le film. Le scénario de Jules Furthman est fidèle au roman et décrit l'ascension et la chute du grand Stanton dans des circonstances similaires. D'abord simple employé dans une foire mais qui joue sur tous les tableaux, charmant à la fois Zeena la magicienne et Molly la "fille électrique" en dépit du fait qu'elles sont toutes les deux casées, capable de trouver les mots pour éloigner un shériff avide de forcer la foire à quitter les lieux, son premier crime sera involontaire mais ne le détournera pas du but qu'il s'est fixé, bien au contraire. Tyrone Power trouve ici un rôle complexe d'ambitieux antipathique et sans scrupules mais dont on comprend d'où vient son talent pour dire aux gens ce qu'ils veulent entendre et son envie de s'extraire de la précarité. L'acteur, loin des héros de films de cape et épées qui ont fait sa renommée, a ainsi l'occasion de livrer une de ses meilleures performances et ne s'en prive pas. Son personnage va cependant trouver plus retors que lui en la personne de Lilith Ritter, incarnée par une Helen Walker dont les faux airs de petite fille la font paraître moins femme fatale que je ne l'imaginais à la lecture du roman mais elle n'en est justement que plus redoutable.

Le reste du casting est plus discret mais à la hauteur de ce duo d'escrocs: Joan Blondell dans le rôle de Zeena, une jeune Coleen Gray dans celui de Molly, innocente entraînée malgré elle dans les combines de l'homme qu'elle aime, ou encore Mike Mazurki en costaud de service. La réalisation de Goulding est sobre mais une belle ambiance se dégage de ce mélange de film noir et de mélo. Par rapport au roman de Gresham, on peut regretter ou se féliciter, c'est selon, qu'il soit plus clair dans les transitions d'une partie à l'autre, l'auteur ayant un certain penchant pour l'ellipse ou les scènes dotées d'un flou artistique qui peuvent déconcerter le lecteur tout en reflétant bien l'état d'esprit de plus en plus perdu de son protagoniste. Le film se montre plus aisé à suivre mais ce que l'on gagne en confort, on peut aussi estimer le perdre en singularité.

On peut également regretter que les aspects les plus dérangeants du roman, bien que conservés, aient été édulcorés, notamment tout ce qui concerne le geek, toujours présent et dont on n'évacue pas l'importance mais que l'on dissimule le plus possible ainsi que les détails expliquant comment une telle déchéance arrive: même la fin, tout en bouclant la boucle, offre une chute moins violente que dans le roman, où une phrase suffit pour sceller le destin de Stanton là où l'on rallonge la sauce dans le film pour injecter un peu de mélodrame.

En dépit de cette réserve, Le Charlatan n'en demeure pas moins une bonne adaptation du roman de Gresham et un très beau film à l'ambiance particulière qui malgré toutes les bonnes choses qu'en disent ceux qui l'ont vu reste encore étrangement méconnu comparé à certains classiques du genre.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 16 Janvier 2022, 18:16bouillonnant dans le chaudron "Films".