Après un stage à Glasgow, James Herriot retourne à Darrowby. Il va devoir choisir où s'établir, dans sa ville natale où il s'occupera principalement d'animaux de compagnie ou s'installer durablement dans la campagne du Yorkshire pour venir en aide aux fermiers du coin. La présence d'Helen dans les parages aura évidemment son rôle à jouer dans sa décision.

L'adaptation libre des mémoires de James Herriot se poursuit avec une deuxième saison dans la droite lignée de la première: les personnages évoluent dans des Yorkshire Dales toujours ensoleillés bien que le héros avertisse ses parents en visite que ce magnifique temps n'est pas du tout représentatif et que le climat est en réalité très âpre. Ce doit être une gageure pour l'équipe de devoir systématiquement tourner entre deux averses et garder tout le monde au sec, mais passons. Les caractères sont bien posés et n'évoluent pas, James est sérieux mais romantique, Siegfried bourru mais doté d'un bon fond, Tristan inconséquent mais désireux de prouver qu'il est digne de confiance, Helen et Mrs Hall ont bien du mérite, etc.

Pas de surprise à l'horizon mais ce n'est pas l'objectif de la série: on est là pour se détendre, pleurer à l'occasion sur un mouton qu'on n'a pas pu sauver et s'extasier sur un poulain nouveau-né tandis que les atermoiements des personnages ne sont jamais trop déchirants: on sait que James ne va pas rentrer à Glasgow de sitôt et pourquoi, les rivalités se règlent sur le terrain de cricket entre gentlemen et les bouderies ne durent jamais trop longtemps.

Seul bouleversement finalement, Mrs Pumphrey n'est plus incarnée par Diana Rigg par la force des choses mais par Patricia Hodge, qui ne fait pas une imitation de la précédente mais fait tout aussi bien le taf en grande dame riche folle de son pékinois, l'étrange et adorable goinfre Tricki Woo, qui aura bien besoin d'attention cette saison. Tant qu'il n'arrive rien à cette brosse à chaussures sur pattes, on peut me tuer tous les mignons petits agneaux de la région, tout va bien.

Si l'on montre à l'occasion la précarité des conditions de vie pour les fermiers, dépendant de la bonne santé de leurs bêtes, on est très loin de la dureté d'une série comme The Village. Néanmoins, le pur feel-good se tempère par l'évocation des Accords de Munich (on est en 1938) qui rassurent Siegfried et ses voisins pour l'instant mais l'on sait mieux qu'eux ce qu'il en est. On ne s'éloignera probablement pas de Darrowby dans les saisons suivantes mais il est difficile de croire que personne ne sera affecté par la guerre qui arrive.

Le petit village de Darrowby sera-t-il frappé par la mort et les restrictions ou restera-t-il un petit cocon relativement à l'écart du monde et centré sur ses propres problèmes? Tristan et James seront-ils mobilisés? Difficile de dire comment les scénaristes vont gérer cette situation et garder l'ambiance rassurante établie sans pour autant ignorer totalement une guerre mondiale.