Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Soprano, saison 6
Après l'arrestation de Johnny Sack, la tension monte entre les familles du New Jersey et de New York. Pour ne rien arranger, Tony se retrouve à l’hôpital entre la vie et la mort, tandis que Vito voit son secret dévoilé bien malgré lui.

Ultime saison de la série, cette sixième salve a été rallongée pour compter 21 épisodes au lieu des treize habituels et elle a été diffusée en deux parties à l'époque. Au point qu'on a davantage l'impression d'assister à deux saisons raccourcies plutôt qu'une seule plus longue mais ne chipotons pas. Il en faut, des épisodes, pour boucler le parcours des nombreux personnages de la série, ou pour mieux les laisser dans la panade où ils se sont fourrés. La première partie se concentre sur la blessure de Tony, abattu par un Junior qui l'a pris pour un de ses anciens ennemis. Son indisponibilité aiguise des ambitions, menace d'un déséquilibre avec le clan Lupertazzi lui-même perturbé par l'incarcération de Johnny Sack dont on suivra la déchéance progressive et pathétique. Une fois remis sur pied, Tony n'aura guère le temps de souffler avec un affrontement qui se profile contre Phil Leotardo.

Christopher réalise enfin son rêve en menant à bien la production de son film d'horreur. Si cette conception donne encore quelques scènes amusantes comme le détour par Hollywood où l'on rencontre sir Ben Kingsley et Lauren Bacall, excusez du peu, il ne s'agit pas d'une simple escapade humoristique pour alléger l'atmosphère: ce film sera l'occasion pour Tony d'admettre que son neveu ne voit plus du tout en lui un mentor et une figure paternelle mais un ennemi. Sans parler de ses rechutes dans la drogue et l'alcool qui le rendent de toute manière peu fiable. Autre personnage forcé de voir enfin la réalité en face, Jennifer Melfi qui doit reconnaitre que sa thérapie n'a rien de bénéfique avec un patient comme le sien, la sociopathie de Tony étant plus éclatante que jamais.

Côté famille, ce n'est toujours pas plus reluisant même si son couple avec Carmela (qui a droit à un joli séjour à Paris) tient encore bon gré mal gré. Aucun de ses enfants n'est cependant capable d'échapper à son emprise, même involontaire. Alors que tant de possibilités s'offraient à elle, Meadow va finalement se consacrer à défendre des criminels en col blanc et semble bien partie pour épouser le fils d'un des hommes de Tony plutôt que quelqu'un complètement en dehors de ce cercle, la paresse et le je-m'en-foutisme d'AJ cachent une vraie dépression et si le dernier épisode laisse entrevoir une échappatoire, elle reste précaire. Aucun enfant de mafieux ne s'en tire à bon compte d'ailleurs, même quand leurs parents espéraient mieux pour eux. Il ne fait pas bon de vieillir non plus dans ce milieu à voir à quoi est réduit l'inénarrable Junior et finalement c'est peut-être le petit Carmine, le demeuré de service, qui s'en sort le mieux en sachant quand prendre du recul.

Les longueurs ne sont pas absentes. Si aborder le thème de l'homosexualité avec Vito n'était pas inintéressant et terrifiant dans un milieu qui n'a rien de gay-friendly, une fois le personnage découvert par ses camarades, il n'était peut-être pas nécessaire de passer plusieurs épisodes sur sa romance contrariée avec un pompier-motard. Si l'on est adapte des fins qui concluent fermement tout ce qui a été lancé, on sera forcément frustré, par le sort de Silvio par exemple mais bien sûr par la séquence finale. La série a atteint ce statut où même sans l'avoir vue, on a entendu parler et débattre de certains de ses éléments et sa dernière scène a fait jaser. Je savais donc à quoi m'attendre mais c'est tout de même très abrupt et culotté. Pourtant difficile d'imaginer autre manière de dire adieu au personnage, devenu à jamais le mafioso de Schrödinger.

"Série culte", "chef-d’œuvre", "sommet de la pop culture télévisuelle", "meilleure série de l'Histoire des séries"... Quand on aborde enfin une série qui n'a pas perdu son aura avec les ans, on s'expose à la déception, sans même imaginer la trouver mauvaise, ne serait-elle pas un peu surfaite? Tout va bien, avec ses personnages mémorables, ses dialogues savoureux et sa vision sans complaisance ni glamour du crime organisé, Les Soprano est toujours au top près de quinze ans après la diffusion de son dernier épisode.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 15 Décembre 2021, 16:53bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".