Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Forme de l'Eau
Au début des années 60, Elisa Esposito est une modeste femme de ménage travaillant de nuit à Occam, un laboratoire situé à Baltimore. Muette, elle n'a que deux amis, son voisin Giles et sa collègue Zelda. Son existence morne change le jour où "l'atout", une créature amphibie humanoïde arrachée à son Amazonie natale est amenée à Occam pour y être étudiée par le biologiste Bob Hoffstetler. Alors qu'une relation se noue entre Elisa et l'Atout, l'existence de ce dernier est menacée. Elisa commence à planifier son évasion au nez et à la barbe du terrible colonel Strickland.

Malgré les récompenses, La Forme de l'Eau est loin d'être le film de Guillermo Del Toro que je préfère. Non, que je le trouve mauvais, la direction artistique est réussie et les interprètes tous très bons dans leur rôle mais lorsque je l'ai vu à sa sortie au cinéma, je ne me suis jamais sentie impliquée par la romance entre Elisa et la Créature et je suis restée sans arrêt un peu en dehors de cette histoire, finalement davantage touchée par des personnages secondaires comme Giles et Hoffstetler que par les amants contrariés au centre de l'intrigue. Je n'ai pas revu le film depuis même si retenter l'expérience me tente bien. Le roman co-écrit par le réalisateur et Daniel Kraus allait-il davantage me séduire?

L'avantage d'un roman c'est que l'on peut y trouver tout ce qui a pu être coupé au montage dans un long-métrage. C'est le moyen aussi d'affiner la psychologie des personnages en plongeant directement dans leurs pensées. Le livre suit la même trame mais offre ainsi davantage de points de vue: là où dans le film Elisa, Giles, Strickland et Hoffstetler étaient les seuls que l'on suivait vraiment dans leurs parcours respectifs, on a un meilleur éclairage sur la vie personnelle de Zelda, un aperçu de la manière de penser de l'Atout et le personnage de la femme de Strickland, Lainie, qui faisait de la quasi-figuration dans le film, a ici droit à sa propre sous-intrigue. On peut d'ailleurs comprendre que celle-ci soit totalement absente de la version cinéma: Lainie n'a pas vraiment d'impact sur le récit (même si elle a une influence sur Giles mais on s'en passait facilement dans le film) et elle aurait fait dévier celui-ci de ce qui en était le cœur. Elle n'est en rien indispensable mais c'est un véritable bonus pour le roman d'avoir ici un personnage à part entière qui prend sa vie en main plutôt que de faire partie de la collection d'accessoires de son mari pour bien montrer la réussite à l'américaine de ce dernier.

Tout ne fonctionne pas néanmoins. Tout d'abord, le style (au présent de narration, j'ai d'entrée du mal avec ça) n'a rien d'extraordinaire. Ensuite, si les informations supplémentaires sont bienvenues, il y a des points sur lesquels le film se montre supérieur. Le personnage de Strickland y a été critiqué pour son côté caricatural, son manque de nuances. Le roman permet de voir les origines de sa folie, apporte un autre regard sur sa relation avec le général Hoyt (qui n'apparait pas directement) mais finalement, je ne l'ai pas trouvé tellement plus fouillé qu'à travers l'interprétation de Michael Shannon qui en définitive m'a semblé mieux tenir la route en temps qu'archétype de monstre de conte de fées aussi basique soit-il. Mes autres réserves portent sur le traitement d'Hoffstatler: les développements sur la vie du pauvre scientifique coincé dans son rôle d'espion soviétique dont l'humanisme est sans arrêt contrarié par les ordres qu'on lui donne, que ce soit des Américains ou des Russes, le rendent toujours aussi attachant mais il y a quelques changements absurdes. Dans le film, son entourage ignore sa nationalité et son véritable nom, ici on doit croire qu'en pleine Guerre Froide un citoyen russe, certes officiellement volontairement passé à l'Ouest, serait employé sur un projet gouvernemental top-secret sans même être surveillé et en fait d'identité secrète, le brave homme se sera contenté de changer de prénom et pas de nom de famille. L'aspect espionnage flirtait déjà avec la parodie dans le film, ici il est par moment carrément non-sensique alors que l'ambiance n'est pourtant pas à faire de l'humour.

Le roman n'est donc pas meilleur que le film, leurs qualités et leurs défauts respectifs diffèrent et si l'on n'a pas adhéré à la romance dans une version il est peu probable qu'on la trouvera plus convaincante dans l'autre mais les deux se complètent bien.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 11 Décembre 2021, 16:31bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".