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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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100 Dollars pour un Shérif
Après le meurtre de son père, abattu par un de ses employés à la sortie d'un saloon, la jeune Mattie Ross ne compte pas laisser ce dernier s'en tirer à bon compte. Elle engage Rooster Cogburn, le marshall le plus féroce de la région, pour traquer le criminel et entend l'accompagner malgré les dangers du voyage.

Première adaptation du roman True Grit de Charles Portis, ce film a été réalisé à l'aube des années 70 et au premier abord, nonobstant l'âge apparent de John Wayne, on pourrait penser qu'il date des années 50. Ce n'est pas un défaut, on ne reprochera pas au vétéran Henry Hathaway de n'avoir pas cherché à se mettre à la mode du moment puisqu'en ressort un film très classique sur la forme mais qui ne s'encombre pas d'effets de style qui auraient risqué d'être dépassés rapidement et qui auraient paru incongrus avec le Duke à l'image. Le scénario de Marguerite Roberts, quant à lui, suit fidèlement le déroulement du roman à quelques différences près, surtout placée vers la fin de l'intrigue. Sans trop en dévoiler, un personnage s'en sort à meilleur compte que dans le livre, un autre beaucoup moins bien.

Si l'on connait déjà l'histoire, il y a donc peu de surprises à avoir et mené à un rythme tranquille dans ses deux premiers tiers, le long-métrage peut paraître un peu trop plan-plan même s'il n'est pas désagréable. Kim Darby avait déjà la petite vingtaine quand elle a incarné le rôle de Mattie, elle reste néanmoins crédible en adolescente (peut-être son personnage est-il censé avoir quelques années de plus que celui du roman) même si au travers de quelques scènes elle parait plus émotive que son équivalent de papier, qui ne trahissait guère ses émotions.

Si Glen Campbell est bon mais fade en bellâtre Texas Ranger et que l'on croise de jeunes Dennis Hopper et Robert Duvall, c'est surtout John Wayne qui retient les regards en Rooster Cogburn. À ce stade de sa carrière, il se bornait surtout à incarner des héros droits dans leurs bottes destinés à exalter les valeurs patriotiques des États-Unis, le brave Marshall détonne donc un peu: alcoolique, soupçonné de prendre un peu trop de plaisir à abattre des cibles qu'il pourrait ramener vivante et mal embouché, il n'a rien d'une figure exemplaire même si bien sûr, il va faire ses preuves sur le terrain et s'offrir une belle charge à cheval, rênes entre les dents et un flingue dans chaque main. On sent que Wayne a dû bien s'amuser, ce qui a été payé par un Oscar.

Le personnage et l'interprétation sont mémorables, il n'y a pas de doute. On peut cependant leur préférer, dans sa filmographie, des rôles plus anciens joués plus sobrement comme le rancher intraitable de La Rivière rouge, l'officier vieillissant de La Charge héroïque, Ethan Edwards ou Tom Doniphon... De là à suggérer que son Oscar fut davantage décerné pour couronner une carrière qui en a fait une figure emblématique du cinéma américain, plus que le rôle du moment, il n'y a qu'un pas, ce cas de figure n'étant pas unique. Le succès a toutefois suffisamment été au rendez-vous pour que Wayne reprenne le personnage de Cogburn dans un autre film, cette fois face à Katharine Hepburn mais ceci est une autre histoire.

100 Dollars pour un Shérif est une adaptation sage du roman de Charles Portis mais que l'on prend grand plaisir à suivre grâce aux caractères bien trempés de ses deux personnages principaux.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 9 Décembre 2021, 11:53bouillonnant dans le chaudron "Films".