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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Homme aux Colts d'Or
Les habitants de la petite ville de Warlock, terrorisés par une bande de malfrats, décident après le meurtre de leur shérif de faire appel à Clay Blaisedell, un tueur, pour tenir le rôle de marshall et ramener le calme. Celui-ci arrive flanqué de son ami Tom Morgan qui rachète le saloon local. Il obtient vite quelques résultats mais se retrouve néanmoins en conflit avec Johnny Gannon, ancien bandit devenu shérif qui entend faire respecter la loi officielle.

L'Homme aux Colts d'or, Warlock de son titre original, fait partie de ces westerns dont le titre apparait sans manquer dans les livres consacrés aux fleurons du genre, et pourtant, après en avoir entendu longtemps parler par cette entremise, les avis que j'avais pu glaner ici et là étaient moins enthousiastes, reprochant notamment à l'aspect psychologique tant mis en avant dans les éloges d'être un brin lourdingue et la mise en scène d'Edward Dmytryck sans grand intérêt. La dernière diffusion télé en date était donc l'occasion de me faire enfin un avis (je n'en donnerai pas sur la pratique qui consiste à faire démarrer un film à 21h20 en semaine avec des coupures pub en sus, c'est inutile).

Le scénario de Robert Alan Aurthur est particulièrement riche et met l'accent sur plusieurs personnages ambivalents. Clay Blaisedell est un tueur professionnel qui rétablit l'ordre à coups de colts (ceux aux crosses d'or ne sont de sortie que le dimanche) pour des sommes bien plus confortables qu'un simple salaire de shérif. Incarné par Henry Fonda souvent tout de noir vêtu, il n'est pas fondamentalement antipathique néanmoins et au contact de Jessie Marlowe, la tentation de s'établir pointe mais on a affaire à un homme habitué à régler tout conflit par la violence et conscient que si on l'accueille comme le Messie à son arrivée, personne ne souhaite non plus le voir s'attarder. Il est accompagné de Tom Morgan (un Anthony Quinn boiteux et grisonnant), un ami de dix ans qui le protège au point d'en devenir envahissant. On a beaucoup glosé sur l'homosexualité latente du couple et du personnage de Morgan en particulier et bien que Morgan explique sa fidélité par le fait que Clay, contrairement aux autres, n'a jamais pris en compte son handicap, sa loyauté à double-tranchant, sa méfiance envers les femmes qui entrent dans la vie de son compagnon, rende cette interprétation évidente. Le personnage à la fois inquiétant et pitoyable est probablement un des plus mémorable du film.

On ajoute au programme Johnny Gannon (Richard Widmark), membre de la bande de voyous qu'on sent dès le départ désenchanté et qui va avec difficulté s'imposer comme shérif, posant un contrepoids à la fois à ses anciens compagnons (dont certains vont s'enfoncer dans l'illégalité et d'autres saisir à leur tour leur chance de se réformer) et à Clay Blaisedell, nettoyeur efficace mais en dehors des clous et dont on craint qu'il prenne la place du tyran qu'il a été chargé de chasser. Les personnages féminins tirent aussi leur épingle du jeu, Dolores Michaels en Jessie Marlowe, la femme convenable qui, désapprobatrice au départ, ne va pas être insensible au charme de Clay (mais cela suffira-t-il à le faire évoluer?) et surtout Dorothy Malone en Lily Dollar, la fille de mauvaise vie qui veut se venger de Clay et Morgan mais va à son tour réaliser qu'il y a peut-être mieux à faire qu'alimenter la spirale de la violence. Si le chef des bandits n'est pas spécialement charismatique ni très présent pour s'imposer, il amène une scène d'un sadisme rare pour l'époque dont le pauvre Gannon fait les frais, et l'on a quelques seconds rôles notables comme DeForest Kelley en voyou beau-parleur ou encore Wallace Ford en juge insupportable.

C'est très ambitieux, souvent passionnant dans les rapports qui se tissent entre les différents personnages et leur évolution et le film annonce des successeurs qui proposeront des protagonistes ambigus (ce n'est pas très étonnant d'apprendre que Sergio Leone l'appréciait beaucoup). Néanmoins, il y a parfois une impression de trop-plein et on s'y perd un peu à l'occasion, du moins à la première vision: l'affrontement entre Gannon et Clay est-il aussi inévitable qu'on a l'air de nous le vendre? Je n'en suis pas convaincue mais le duel final avec lequel on nous appâte tient ses promesses avec une résolution finalement logique tout en étant inhabituelle. La mise en scène manque peut-être un peu de souffle même si l'on profite des décors réussis (que ce soit le saloon ou les paysages alentours).

L'Homme aux Colts d'Or est un western remarquable pour le soin apporté à ses différents personnages, plus complexes que les archétypes qu'ils semblent au départ incarner, parfois un peu bourratif mais souvent singulier.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 28 Octobre 2021, 11:43bouillonnant dans le chaudron "Films".