Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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American Horror Story, saison 10: Double Feature
Harry Gardner, un scénariste en panne d'inspiration, sa femme et leur fille s'installent pour l'hiver dans une petite ville côtière. Bientôt, ils repèrent d'étranges hommes pales qui rôdent dans le voisinage et un artiste excentrique offre à Harry une pilule pour stimuler sa créativité. De leur côté, Kendall, Cal, Troy et Jamie, quatre étudiants friqués, vont camper et font une découverte terrifiante.

Misère de misère. Ce n'est pas la première fois que cette série livre une saison capable de m'affliger autant que de m'agacer, où je ne trouve à peu près rien à sauver mais grâce au sursaut des deux saisons précédentes, je pensais qu'on avait laissé derrière nous le nadir qu'étaient Roanoke et Cult. On y revient pourtant avec ce Double Feature (la dernière fois qu'on avait mis en avant la forme plutôt que le thème, c'était pour Roanoke justement, j'aurais dû me méfier). La saison, en hommage aux doubles-programmes d'autrefois, est donc découpée en deux histoires: Red Tide et Death Valley. Pour Red Tide, avec son intrigue implantée dans une ville du Massachusetts en bord de mer, je pensais qu'on aurait droit à quelque chose dans la lignée du Cauchemar D'Innsmouth. Certes, on en soupe de Lovecraft mais bizarrement, en dix saisons la série a toujours esquivé l'univers du monsieur, ce qui est étrange. Au lieu de quoi, comme en saison 5, il sera question de vampirisme, ici provoqué par l'ingestion d'une petite pilule noire.

La ville a un aspect lugubre réussi, je dois dire. Voilà pour le compliment concernant cette première histoire, ce sera le seul. On sent qu'il y a une volonté de réflexion sur la créativité, les artistes qui se nourrissent de leur entourage avant de les jeter, sur l'ambition et quelques piques envoyées à Hollywood, mais ce qui ressort est un profond mépris de tout le monde, personnages comme spectateurs. Seuls les laissés-pour-compte incarnés par Sarah Paulson et Macauley Culkin (qui pourrait faire un bon apport à la série mais on lui donne le rôle d'un toxico, très audacieux vraiment) sont un peu touchants, ainsi que celui joué par Lily Rabe dont le traitement est honteux. Rien ne tient la route, les acteurs sont sous-exploités (Billie Lourd n'a rien à faire, cette série n'a plus rien à offrir à Evan Peters), on est plus intéressé à fringuer les personnages qu'à leur donner une personnalité (les hommes pales sont incapables de se contrôler mais s'achètent tous le même manteau ridicule avant de sombrer dans la sauvagerie parce que tout ce qui importe, c'est d'avoir un style) et en fin de compte, on a affaire à la pire sorte de bêtise, celle qui se croit intelligente et impertinente. Voilà pour les six premiers épisodes de la saison. La suite n'est pas meilleure.

Death Valley s'attaque au thème des extra-terrestres avec tout le panorama de poncifs qui vont avec. L'intrigue se déroule sur deux époques, entre les années 50 et 70 et ensuite en 2021, la première moitié de chaque épisode dans le passé, la deuxième contemporaine. Dans le passé, on suit le président Eisenhower puis ses successeurs contraints de passer un pacte avec des extra-terrestres. C'est la moins pire des deux parties, car on joue à fond sur l'esthétique SF des années 50, ce qui rappelle La Quatrième Dimension et Neal McDonough s'en sort plutôt bien en Eisenhower tandis que Cody Fern est amusant en robot, bien aidé par son physique à la fois lisse et un brin pervers. On joue à fond sur le délire conspirationniste (peut-être le vrai thème de la saison, avec la black pill de l'histoire précédente) à base de faux atterrissage sur la Lune, d'assassinat de Kennedy et de mort de Marilyn Monroe, de reptiliens (Kissinger, ouh là, ça dénonce!) et le seul truc un peu rigolo est de voir qui a droit à l'incontournable sonde anale.

La partie contemporaine est une catastrophe, avec un quatuor de personnages prétextes qu'on ne cherche même pas à rendre un minimum attachant ou intéressant, sommairement présenté (il faut voir comment Troy et Cal annoncent qu'ils sont en couple). En fait, tout au long de la saison, je me suis demandée depuis combien de temps les scénaristes et showrunners n'avaient pas rencontré de "vrais gens" pour écrire des, appelons cela par défaut des personnages, des personnages donc, aussi creux, aussi artificiels, dont la plastique ou la garde-robe remplace l'humanité. Tout ce qui leur arrive est d'une connerie sans nom, tout comme leurs réactions, et on en dispose expéditivement sans que cela suscite la moindre compassion de la part d'un spectateur anesthésié pour qui ce qu'il voit n'est même pas suffisamment nanar pour en rire.

Double Feature est un ratage complet du début à la fin, et même pas un ratage sympathique. À ce stade, j'espère au moins que l'ambiance sur le plateau est agréable pour expliquer que la distribution régulière y revienne vu l'insipidité de ce qu'on leur donne à jouer, en tant que spectatrice ça me donne surtout envie de crier "remboursez!" même si je n'ai rien payé.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 22 Octobre 2021, 12:07bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".