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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Boardwalk Empire, saison 1
En 1920, alors que débute la Prohibition, Nucky Thompson, trésorier corrompu d'Atlantic City, décide de se lancer dans le trafic d'alcool. Aidé du jeune James Darmody qu'il a pris sous son aile et de son frère shérif Eli, Nucky va devoir affronter des bandes rivales de Chicago et New York ainsi que le zèle de l'agent fédéral Nelson Van Alden.

Lancée en 2010, Boardwalk Empire avait été un peu rapidement étiquetée "LA série de Martin Scorsese". Or, s'il en est l'un des producteur (avec Mark Wahlberg) et qu'il en a signé le premier épisode, il s'agit en réalité de la création du scénariste Terence Winter, qui avait auparavant travaillé sur Les Soprano et restait donc en terrain connu au milieu de membres de la pègre. Le personnage principal est basé sur un véritable gangster, Enoch Johnson, comme le léger changement de patronyme le laisse subtilement comprendre et permet de prendre autant de liberté possible dans les péripéties de son règne sur Atlantic City. Autour de lui gravitent des personnages entièrement fictifs, d'autres tout à fait réels, dont les noms marquent encore l'imaginaire (Lucky Luciano et bien sûr Al Capone) et d'autres peut-être un peu méconnus ou oubliés au-delà des passionnés des figures du crime organisé (Arnold Rothstein ou Meyer Lansky, par exemple).

On se retrouve donc en plein essor des gangs profitant de la Prohibition pour se lancer dans une nouvelle branche de trafic. Le choix d'Atlantic City comme centre de l'action change un peu de New York ou Chicago (où l'on va aussi tout de même), on a en tout cas un décor qui s'éloigne un peu des grosses métropoles habituelles à ce genre d'histoires pour une pimpante ville balnéaire en un joli décalage avec les turpitudes auxquelles se livrent les personnages qui y vivent. En plus des histoires de gangsters, on a également un petit aperçu de la place des femmes alors qu'elles sont sur le point d'accéder pour certaines au droit de vote. Margaret Schroeder (Kelly Macdonald), immigrante irlandaise mariée à une brute et qui va attirer l'attention de Nucky est à ce titre très intéressante, coincée entre une place de maîtresse de gangster et des aspirations plus hautes que ses capacités auraient dû lui permettre d'atteindre.

On nous présente beaucoup de monde et s'y repérer n'est pas toujours facile, surtout quand Gretchen Mol joue la mère de Michael Pitt alors qu'elle n'a pas dix ans de plus que lui et que cela se voit (elle est censée l'avoir eu jeune mais tout de même). Steve Buscemi est excellent dans le rôle principal et Stephen Graham se détache déjà en jeune Al Capone remuant tandis que Michael Stuhlbarg est impeccablement glacial dans le rôle d'Arnold Rothstein (pas étonnant que des fans de Batman y ait vu un bon candidat pour jouer le Pingouin). Je suis pour l'instant davantage réservée concernant Vincent Piazza qui incarne Luciano, j'espère qu'il monte en puissance les saisons suivantes parce que j'avais du mal à voir en lui un futur capo di tutti capi). De plus, tout ce beau monde n'est pas aussi fascinant que les grosses pointures du crime ou attachant que Margaret. Certains personnages ne s'élèvent pas (encore?) au-delà de la caricature, comme le frère de Nucky forcément plus bourrin et frustré de n'être qu'employé pour les basses besognes alors qu'il se sent de taille à rivaliser avec le frangin, Michael Shannon en policier confit en religion (j'aime beaucoup cet acteur mais a-t-il déjà joué quelqu'un de jovial?) ou Lucy, la première maîtresse complètement cruche de Nucky.

Visuellement c'est splendide, avec une réalisation très léchée mais bien qu'on soit sur HBO avec donc un bon quota de sexe et de morts violentes, le bilan est pour l'instant plus soft à ce niveau que ce à quoi on pouvait s'attendre de la part de la chaîne et du thème (à croire qu'après avoir supporté les vices et sévices de Ramsey Bolton pendant quatre saisons, même Al Capone prend des allures de James Stewart... Mais je m'avance peut-être un peu). C'est donc très beau à regarder mais également assez lent et on manque parfois d'une vrai montée en puissance au sein et de certains épisodes, et de la saison elle-même, avec un final qui règle certaines sous-intrigues et en promet de belles pour la suite mais se révèle globalement calme pour ne pas dire sage.

Cette saison 1 est une plongée classieuse dans la période mouvementée de la Prohibition soutenue par un casting solide. Néanmoins on peut espérer que ce ne soit encore qu'une mise en jambes et que la suite, vu le sujet, secoue davantage.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 23 Juillet 2021, 16:43bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".