À son grand déplaisir, John Dortmunder reçoit la visite de Tom Jimson, ancien compagnon de cellule en principe condamné à perpétuité mais qui a bénéficié d'une remise de peine. Tom compte sur l'aide du cambrioleur pour récupérer un fabuleux magot dissimulé dans un cercueil. Petit problème, un réservoir d'eau a depuis été construit sur l'emplacement de la cachette. Pour Tom, la solution est simple, faire sauter le barrage pour vider le réservoir et tant pis pour les localités habitées qui se retrouveront à leur tour enfouies sous les eaux. Dortmunder le convainc de le laisser tenter une approche moins radicale et moins coûteuse en vies humaines. Mais les complications ne cessent d'apparaître et Tom s'impatiente.

Plus c'est long, plus c'est bon, à en croire le dicton. Cela ne se vérifie pas forcément dans le cas de la série des Dortmunder, en tout cas pas avec ce roman de plus de 600 pages (les autres tomes n'en atteignaient pas 400). Ce n'est pas mauvais pour autant, et l'on ne s'y ennuie pas. Cependant, le point de départ est bien moins délirant que d'habitude: récupérer un butin enfoui sous l'eau, pour une bande de malfrats qui a autrefois volé une banque - pas juste le contenu d'une banque comme le commun des braqueurs, une banque, le bâtiment, quoi... - cela manque d'envergure. Dortmunder semble même tarder à trouver la solution la plus évidente, à savoir plonger dans le réservoir pour atteindre le magot.

Si cela semble évident en théorie, force est d'avouer qu'en pratique on découvrira que c'est bien plus compliqué, surtout pour des gens n'ayant jamais pratiqué la plongée: trouver le bon emplacement, faire remonter le cercueil à la surface et le tracter et surtout, prendre compte de la turbidité qui gâche toute visibilité. Chaque tentative demande de nouvelles dépenses, donc que Dortmunder et Tom puisent dans d'autres caches de butins du second, ce qui engendre une foule de péripéties, auxquelles s'ajoutent une fille cachée et un nouveau venu complètement nerd (un type de personnage sans doute novateur à l'époque de l'écriture du bouquin à l'orée des années 90 mais on en a vu défiler depuis...).

On a en la présence de Tom Jimson un méchant redoutable (Tiny parait presque rassurant en comparaison), on s'amuse bien grâce à des répliques toujours bien senties et May prend toujours de bonnes initiatives (intéressantes tout du moins) mais le grain de folie semble délayé par le nombre de pages. Pas le meilleur cru donc mais toujours l'assurance d'un bon moment de lecture.