Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Horreur de Kill Creek
Quatre auteurs de romans d'épouvante sont réunis pour Halloween dans une maison réputée hantée pour donner une interview à un magnat de l'internet, administrateur d'un site pour fans de récits d'horreur. La vieille demeure de Kill Creek fera-t-elle honneur à sa réputation et les écrivains en sortiront-ils indemnes?

Même si je n'ai pas lu, dans les années 90, beaucoup de romans d'horreur en dehors de ceux signés Stephen King, les collections J'ai Lu épouvante et Pocket Terreur, avec leurs couvertures souvent d'un goût douteux, me manquent parfois. Fleuve Noir avait un temps réédité une partie du catalogue de Pocket, depuis Bragelonne semble avoir repris la main derrière des couvertures plus sobres mais plus interchangeables, avec des rééditions d'auteurs comme Clive Barker, et en publiant également quelques nouveaux venus. Or pour ce qui est de ces derniers, comme Adam Nevill par exemple, même si je trouvais dans leurs romans à chaque fois des éléments intéressants, le résultat final me laissait toujours plus ou moins sur ma faim. Aussi n'en attendais-je pas plus de ce premier livre signé Scott Thomas.

Le point de départ promet quelque chose d'archi-classique: un petit groupe d'individus de caractères différents se retrouvent dans une vieille maison hantée, que la fête commence! Pourtant, Thomas arrive à surprendre: le séjour dans la bâtisse est émaillé d'instants de tensions, il y a une mystérieuse pièce murée, les personnages sont sujets à des hallucinations (fruits de leur imagination surchauffée ou de manifestations surnaturelles?) mais quand la tragédie frappe, elle n'est pas de la nature attendue, et à partir de là, on part dans une direction un peu différente, un peu moins balisée bien que Scott Thomas rende hommage à quelques classiques du genre. De plus, le métier des personnages et leur approche différente de l'horreur permet également d'apporter une petite réflexion sur les récits de maisons hantées. L'auteur ajoute d'ailleurs sa petite pierre: certes, tous les ingrédients sont là - le drame sanglant fondateur, les propriétaires se succédant sans rester - mais la véritable origine de la menace et ses pouvoirs sont finalement un peu moins convenus que d'ordinaire et on a droit à quelques fausses pistes.

Pour ce qui est des personnages, ils sont assez peu nombreux, avec chacun ou presque leurs secrets plus ou moins douloureux, plus ou moins développés. Si les personnages de Sam, Sebastian et Daniel sont bien brossés, et Wainwright agaçant à souhait, j'ai davantage de réserve vis-à-vis des deux femmes du groupe: Kate, l'assistante de Wainwright qui organise la rencontre, est un personnage secondaire, voulu comme tel et tient assez peu de place par rapport aux autres. T.C. Moore, qui au départ a l'air d'être l'héroïne au même plan que Sam, et seule femme du quatuor d'écrivains, est éminemment sexuelle (ou sexualisée). Elle parvient à devenir plus sympathique et moins caricaturale tandis que l'intrigue avance mais également plus passive alors que l'un pourrait aller sans l'autre.

Malgré ce défaut, et quelques petits autres par moment, L'Horreur de Kill Creek s'avère néanmoins un roman de maison hantée habile et bien mené, plus atypique que ce que les premiers chapitres laissaient croire.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 9 Avril 2021, 19:48bouillonnant dans le chaudron "Littérature".