Lors d'un casse ordinaire dans une bijouterie, Dortmunder embarque dans son butin une bague ornée d'un gros rubis, a priori du toc mais sait-on jamais, il en tirera peut-être quelque chose... Sans le savoir, il a volé le Brasier de Babylone, précieux joyaux qui excite les convoitises de plusieurs pays, de mouvements nationalistes et religieux, met la police new-yorkaise et le FBI sur les dents tandis que les collègues de Dortmunder, perturbés par les descentes des forces de l'ordre, aimeraient bien mettre à leur tour la main sur celui qui a fait le coup.

Après Personne n'est parfait, un opus toujours amusant mais moins fou que les précédents, John Dortmunder, cambrioleur aussi ingénieux que malchanceux, revient pour une nouvelle mésaventure: cette fois-ci, le casse n'a rien d'ambitieux, se déroule sans accroc et refourguer la marchandise ne devrait pas poser problème. Et pourtant, notre antihéros déclenche malgré lui une crise internationale et risque de se retrouver avec tout le monde à ses trousses si on découvre que c'est lui le coupable. Seuls son vieux complice Andy et sa compagne May sont encore là pour lui porter assistance mais cela sera-t-il suffisant?

C'est en tout cas suffisant pour passer un excellent moment car entre les situations rocambolesques provoquées par ce simple larcin, les rivalités entres policiers et agents du FBI, des truands menés par le terrible Tiny Bulcher et bien d'autres clans qui s'en mêlent, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Les dialogues sont toujours susceptibles de faire exploser de rire au détour d'une ligne (le genre de livres qu'on lit à ses risques et périls dans les transports en commun), surtout les discussions de comptoir chez Rollo. Quant à Andy Kelp, il nous revient avec une passion soudaine pour la téléphonie qui provoque bien des situations cocasses mais se révèlera utile.

Ce cinquième tome est pour l'instant l'un des plus réussis, sans aucun temps mort avec un Dortmunder fourré dans une situation particulièrement délicate où pour une fois son astuce ne sera pas sollicitée pour voler un objet mais pour s'en débarrasser.