June Harvey, vendeuse dans un magasin, fait la connaissance de Harry Reed lorsque ce dernier aide la jeune femme à sauver son petit frère de la noyade. June et Harry vont se trouver bien malgré eux impliqués dans une sombre histoire de trafic de drogue.

Retour à la collection des Crime Classics de la British Library, cette fois-ci avec un des premiers romans, publiés en 1938, de Josephine Bell qui sous son vrai nom (Doris Bell Ball) exerçait parallèlement la médecine. Cela explique sans doute pourquoi elle a écrit toute une série d'enquêtes avec un médecin pour personnage principal, le docteur Wintringham. Il n'apparait pas ici mais on suivra tout de même dans ce roman-ci quelques-uns de ses confrères, plus ou moins recommandables.

Contrairement aux quatre autres titres que j'ai lu dans cette collection, on n'a pas vraiment affaire à un whodunit même s'il y a un mystère sur l'identité exacte du responsable des fameux meurtres annoncés en couverture. Pas de châtelain retrouvé mort dans sa belle demeure, pas d'assassinat dans un pittoresque village en bord de mer, pas d'enquêteur attitré dont on va suivre les progrès pas à pas. On passe une bonne partie du livre en compagnie des habitants des docks, des médecins qui viennent les soigner, des policiers compétents mais sans traits vraiment particuliers qui vont faire leur travail (on peut même dire qu'il n'y a pas de véritables personnages principaux à part June et Harry, et encore). On sait assez vite qui trempe dans des affaires louches, reste à savoir qui a exactement fait quoi et comment ils vont se faire coincer.

On est donc loin des romans policiers du type Cluedo qu'on associe généralement aux œuvres de l'âge d'or,et Bell se centre davantage sur le prolétariat que sur les notables. Bien que le suspense soit présent, jusque dans les dernières pages du livre, on retiendra surtout la peinture du quartier populaire des docks et ses différents habitants, croqués de manière particulièrement vivante.

The Port of London Murders se révèle plutôt atypique au milieu d'autres livres d'un genre qu'on imagine volontiers plus traditionnel que cela et si l'aspect policier manque de flamboyance, c'est pour mieux se concentrer sur des personnages qui ont rarement la vedette dans les romans des collègues de Bell.