Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Exorciste
Chris MacNeil, actrice installée à Washington avec sa fille Regan le temps du tournage d'un film, constate que celle-ci adopte un comportement de plus en plus inquiétant: somnambulisme, sautes d'humeur, langage ordurier, crises de violence... La pensant d'abord malade, Chris commence à envisager une explication surnaturelle alors que les symptômes s'aggravent.

Les histoires d'exorcisme ne m'ont jamais attirée et peut-être que le film de William Friedkin tiré de ce roman n'y est pas étranger: pas parce qu'il m'a déplu puisque je ne l'ai toujours pas vu mais parce que j'avais dû en voir des photos très jeune tout en entendant dire que c'était un des films les plus effrayants du monde. Or entre le maquillage de Regan et la description des scènes-clé, ce qui m'effrayait et me dégoûtait gamine a commencé à me sembler grotesque les années passant. Le fait que le film ait été imité et parodié de nombreuses fois n'a pas aidé.

Qu'en est-il du livre, paru il y a cinquante ans? Dans les grandes lignes, tout le monde connait l'histoire même sans avoir vu son adaptation, mais j'ai tout de même eu quelques surprises: en effet, j'avais lu à plusieurs reprises que contrairement à ce que l'on voit dans le film, l'enfant de Chris n'était pas une fille mais un garçon. Regan est pourtant bien une fille, peut-être y-a-t-il eu confusion avec le cas qui a inspiré l'auteur et qui lui impliquait bien un garçon. De plus, la partie relative à l'exorcisme proprement dit n'arrive pas avant le dernier quart bien entamé du roman et l'exorciste le plus "pro", Merrin, n'est finalement pas très présent et emporte bien des secrets avec lui.

Une des forces du livre est la manière dont William Peter Blatty amène le malaise peu à peu: bruits et déplacements de meubles contrariants mais pas encore menaçants, profanation d'une église proche sans que l'on face encore le lien avec Regan puis l'escalade alors que le comportement de celle-ci devient de plus en plus violent. L'approche des personnages se veut tout d'abord rationnelle, on soupçonne évidemment une maladie d'ordre mental ou physique (lésions cérébrales, épilepsie), le fait qu'une partie du récit soit vu à travers les yeux d'un prêtre qui est également psychiatre (et en pleine crise de Foi) permet aussi, malgré le titre, de ne pas sauter tout de suite aux conclusions, et l’ambiguïté n'est pas totalement dissipée. La manière dont Chris s'adresse à ses employés, en particulier Sharon (employés d'autant plus dévoués qu'ils n'ont pas signé pour s'occuper d'une personne dans l'état de Regan mais le font quand même sans jamais se plaindre), ne la rend pas particulièrement sympathique mais son inquiétude puis son désespoir face à l'état de Regan sont néanmoins touchants tandis que le père Karras est un personnage intéressant, à la croisée de la science et de la religion.

En revanche, la traduction que j'ai lue offrait des phrases étrangement bancales par moment mais elle n'est pas responsable des scènes les plus grand-guignolesques qui prennent de l'importance au fur et à mesure: évidemment elles se basent avant tout sur des comportements observés et on peut imaginer l'horreur de voir une personne aimée se dégrader de la sorte mais elles font désormais tellement partie du décorum des histoires d'exorcisme qu'il est difficile de ne pas trouver qu'on sombre dans le comique involontaire à force d'outrances.

Le roman de Blatty n'est probablement plus aussi percutant qu'à sa sortie et on peut avoir du mal à discerner ce qu'il a pu avoir de novateur un demi-siècle après sa publication. Il parvint cependant toujours à provoquer l'effroi en posant une ambiance malsaine et désespérée.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 18 Février 2021, 21:14bouillonnant dans le chaudron "Littérature".