Georgie et son fiancé font route vers Gretna Green, bien décidés à se marier lorsque lors d'une étape forcée, Darcy apprend que son père est accusé de meurtre et part aussitôt le rejoindre en Irlande. Décidée à tirer l'affaire au clair pour le bien de l'homme de ses pensées, de son mariage et du bon droit, Georgie fait aussi le voyage.

Malice at the Palace, la précédente aventure de Georgie, m'avait laissée sur le carreau dans ses dernières pages en recourant au surnaturel, tempérant la très bonne impression que le reste du roman m'avait faite. Rhys Bowen a-t-elle sentie qu'elle était allée un peu loin ou cherchait-elle seulement à alterner les ambiances et à ne pas recourir deux fois de suite aux même ficelles? Je l'ignore, mais si l'on évoque encore des fantômes dans ce dixième tome, on reste cette fois-ci dans les bornes de la rationalité la plus stricte.

Le ton est d'ailleurs dans l'ensemble sérieux malgré l'introduction d'une excentrique princesse polonaise surnommée Zouzou. Même Queenie, tout en étant la source de quelques gags, fait un petit effort de décorum. On accorde peu de place à la famille royale (une apparition du Prince de Galles et de Wallis le temps de se moquer du bégaiement du duc d'York) avant de partir pour l'Irlande, loin des fastes et des folles soirées londoniennes. On nous présente enfin un personnage souvent évoqué, le très peu commode père de Darcy qui a été contraint de vendre son domaine à un riche américain et on avance d'un bon pas dans la relation entre les deux tourtereaux. Georgie manque toujours d'assurance et de ce fait, elle est souvent vulnérable aux crises de jalousie mais la perspective du mariage n'est plus sans arrêt repoussée aux calendes grecques malgré quelques difficultés possibles.

Au sein d'une série qui donne la part belle à l'humour, ce tome apparait comme plus classique, n'offre pas de situations particulièrement déjantées mais propose une enquête bien menée à défaut d'être originale et l'intrigue amoureuse entre Georgie et Darcy ne stagne pas.