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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Devil's Brood
Souhaitant assurer la stabilité de son empire après sa mort, Henry II n'attend pas celle-ci pour couronner son fils aîné, Hal, roi d'Angleterre, confier le duché d'Aquitaine au suivant, Richard, celui de Bretagne à Geoffrey, le troisième, et essayer de donner au petit dernier John de quoi s'occuper. Loin de fonctionner, le plan donne lieu à des années de luttes entre frères, quand ces derniers ne s'allient pas contre leur père.

Après When Christ and his Saints Slept et Time and Chance, Devil's Brood avait pour vocation de conclure une trilogie consacrée à Henry II et Aliénor d'Aquitaine. Qui a finalement viré à la pentalogie avec deux tomes supplémentaires davantage centrés sur Richard Coeur-de-Lion. Ce dernier n'est ici que duc d'Aquitaine, un duc qui n'a pas grand intérêt pour l'Angleterre, ce qui ne changera pas beaucoup par la suite d'ailleurs. L'opus précédent montrait l'affrontement entre Henry II et son ancien conseiller devenu archevêque de Canterbury, Thomas Becket et décrivait l'éloignement entre le roi et son épouse. Celle-ci est devenue particulièrement proche de Richard et ne va pas hésiter à le soutenir dans ses rebellions contre son mari. Les autres fils d'Henry ne sont pas moins remuants, entre Hal déjà roi mais sans véritable pouvoir et qui aimerait faire ses preuves sans avoir jusque-là montré de grandes capacités ou encore le méconnu Geoffrey qui fut duc de Bretagne par mariage. Sans oublier le petit John, au départ tenu à l'écart mais qui va commencer à semer le trouble en grandissant.

Un programme chargé, habituel dans les pavés signés Penman bien qu'ici, la sauce a davantage de mal à prendre. Son style est très factuel et il faut parfois être patient pour que l'émotion s'installe, c'était particulièrement difficile dans ce volume qui en devient un peu trop sec et donc lassant. Les fils d'Henry II ne sont ni aimables ni franchement détestables malgré leurs trahisons ou leurs bonnes raisons de se sentir frustrés et spoliés. Même John, que l'on prend en sympathie au début car laissé pour compte, perd de cette sympathique une fois jeune homme sans qu'on le trouve haïssable pour autant. Le roman se lit sans grande passion et l'ennui pointe même à l'occasion bien que l'intérêt ne déserte jamais vraiment non plus. Penman a également laissé de côté les intrigues galloises bien que Ranulf et sa famille apparaissent toujours à l'occasion.

Devil's Brood n'est pas un mauvais roman et encore une fois on sent que Sharon Kay Penman s'est beaucoup documentée avant d'avancer ses conclusions et de prendre quelques menues libertés mais plus que dans les précédents livres, le revers de son approche apparait: le soin consacré à rapporter autant d'événements a tendance à noyer un peu l'essentiel et à perdre de vue ce qui devrait être le cœur du récit, le prix des rapports conflictuels entre les membres de la famille royale.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 30 Janvier 2021, 15:23bouillonnant dans le chaudron "Littérature".