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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Violent
--> It's Noirvember!
Dixon Steele, scénariste à Hollywood, ramène une jeune femme chez lui pour discuter d'un projet de film. Lorsqu'elle est retrouvée assassinée, Dixon est soupçonné mais Laurel, sa voisine, lui fournit un alibi. Alors qu'ils entament une liaison, les crises de violence de Dixon conduisent Laurel à se demander s'il n'est pas réellement le meurtrier.

Contrairement à son rival George Raft à qui il doit ses premiers rôles les plus emblématiques, Humphrey Bogart, une fois son statut de star affirmé, ne rechignait pas à jouer des personnages ambigus ou négatifs: le chercheur d'or rendu fou par l'appât du gain du Trésor de la Sierra Madre ou ici un scénariste que l'on dit doué mais en proie à des pulsions dont on essaie de faire croire au départ qu'elles ne tiennent qu'à un caractère un peu bagarreur plutôt que franchement malintentionné.

Il y a bien entendu un mystère qui mène le film: Dixon a-t-il assassiné la jeune serveuse qu'il a invité à son domicile, si oui comment sera-t-il démasqué, si non qui a fait le coup et sera-t-il découvert avant que la personnalité de Dixon ne lui attire des ennuis? Ce n'est pourtant pas ce qu'il y a de plus intéressant et il s'agit finalement surtout d'un prétexte autour duquel articuler l'histoire. Car au fond, en découvrant avec Laurel la personnalité de Dixon, on en vient certes à le soupçonner d'avoir réellement commis un meurtre mais surtout à se dire qu'au fond cela n'a pas d'importance. Qu'il soit un assassin ou non n'enlève rien au fait qu'il est dangereux et que vivre avec lui revient à pouvoir devenir, à la moindre contrariété, la victime de sa violence: autrement dit, fuis Laurel, avant qu'il ne soit trop tard.

À l'heure où apparaissent régulièrement sur le devant de la scène des faits divers impliquant des célébrités dont on peine à vouloir reconnaître les actes car on aime trop leur travail ou ce que l'on pensait percevoir de leur personnalité, le film de Nicholas Ray interroge déjà sur les rapports qu'entretiennent la notoriété et la violence et comment la première est un bon prétexte pour fermer les yeux sur la deuxième, avec diverses attitudes-types: l'ami policier de Dixon ne voit pas malice quand ce dernier s'amuse à recréer les circonstances possibles du meurtre en lui faisant jouer avec sa femme les rôles de l'assassin et de la victime. Pour le mari, il ne faut y voir que l'imagination de l'auteur. Sa femme, en revanche, a bien perçu le côté inquiétant de Dixon mais quand elle veut argumenter en mettant en avant ses études de psycho, son époux ne la prend pas au sérieux. Laurel, qui se plait tout d'abord en muse de l'Artiste, reçoit plusieurs avertissements de son amie et masseuse Martha sur le passif de Dixon, qu'elle devra bien se résoudre à écouter tandis que l'agent du scénariste l'encourage au contraire à fermer les yeux sur les travers de son ami et à les accepter car Dixon a du talent et l'on doit donc le prendre avec les bons et les mauvais côtés...

Humphrey Bogart ne fait pas vraiment partie des acteurs-caméléons au registre particulièrement étendu mais il est crédible en habitué de la machine hollywoodienne (jusque-là, me direz-vous, rien d'étonnant) qui peut exploser à la moindre contrariété... Un problème qui a l'air de le déranger quand il retrouve son calme mais pas au point de travailler dessus sur le long terme pour s'en défaire. En face de lui, Gloria Grahame hérite d'un rôle complexe de femme qui tout en se laissant en apparence facilement tourner la tête par le génie supposé de son scénariste de voisin va peu à peu prendre conscience du danger qu'elle court à le fréquenter mais a bien du mal à rompre une relation que trop de monde trouve bien engagée.

Voilà donc un film noir qui vaut moins pour son intrigue policière assez mince que pour le portrait psychologique du couple formé par Dixon et Laurel doublé d'une petite critique du système hollywoodien.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 24 Novembre 2020, 20:51bouillonnant dans le chaudron "Films".