La reine Mary charge Georgie d'héberger une princesse bavaroise dans l'espoir que cette dernière détourne l'attention du Prince de Galles de Wallis Simpson. Georgie doit donc s'arranger pour donner un accueil digne de son rang à la jeune femme alors qu'elle n'a aucun domestique, gérer cette dernière qui a une fâcheuse tendance à la kleptomanie et accessoirement, découvrir qui a assassiné le sympathisant communiste dont la princesse a découvert le cadavre avant qu'un scandale ne l'éclabousse.

Après avoir innocenté son frère Binky, Georgie est de retour à Londres, toujours en proie à ses problèmes financiers et obligée de jouer au personnel de maison sans que son activité ne soit connue des gens de son milieu. Et comme la reine Mary a été impressionnée par ses actions dans le tome précédent, elle lui confie une nouvelle mission dans l'espoir de ramener son fils aîné à ses devoirs. On sait que sur ce front elle perd son temps mais cela permet de lancer l'intrigue en introduisant la princesse Hannelore: toute droite sortie d'un couvent mais parlant comme dans Scarface (la version de Howard Hawks, évidemment), plus intéressée par les beaux garçons et les objets de luxe qu'à tenir son rang, elle va mettre les nerfs de Georgie à rude épreuve avant même que le premier cadavre ne pointe.

On retrouve avec plaisir les personnages, fictifs ou réels, introduits dans le premier opus. L'intrigue policière, tout en ayant quelques éléments qu'on voit venir, est plus travaillée que dans Her Royal Spyness tandis que Rhys Bowen marie admirablement bien celle-ci à l'ambiance plus légère et humoristique liée à la description de la haute société britannique de l'époque. Le contexte historique prend ici un peu plus d'importance puisqu'il est question d'affrontements entre des communistes et les Chemises Noires d'Oswald Mosley bien que l'insouciance ait encore l'air de prévaloir dans l'entourage de Georgie.

Dans la lignée du précédent tome, A Royal Pain se révèle tout aussi agréable à lire, d'autant plus que les présentations ayant déjà été faites, on entre plus vite dans la partie policière que dans Her Royal Spyness.