Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Carrefour de la Mort
--> It's Noirvember!
Arrêté pour avoir dévalisé une bijouterie, Nick Bianco refuse de nommer ses complices. En prison, il apprend la mort de sa femme, par la faute d'un de ses anciens comparses. Il accepte alors de parler en échange d'une liberté conditionnelle mais se retrouve avec un tueur à ses trousses.

Réalisé en 1947 par Henry Hathaway, un de ces noms hollywoodiens qui ont touché autant au western qu'au film d'aventures ou en l'occurrence, au film noir, Le Carrefour de la Mort est un des classiques du genre et pourtant, durant les premières minutes, j'étais un peu sur la réserve: le casse raté est bien emballé mais la suite se révèle assez linéaire tandis que le pauvre protagoniste est envoyé en prison, perd sa femme et apprend que ses filles ont été envoyées en orphelinat, ce qui va motiver sa décision de refaire sa vie au moins pour elles, quitte à trahir ses complices qui ne méritaient pas sa loyauté. Rien de mauvais là-dedans, et si Victor Mature n'a pas la réputation d'un grand acteur, bien qu'il ne mérite pas le mépris dans lequel il a pu être tenu, sa large carrure, son visage cabossé et ses yeux de chien battu en font une espèce de proto-Stallone assez attachant ce qui compense un jeu un brin monolithique (on pourra préférer dire sobre).

Pour ne rien arranger, la romance avec le personnage de Nettie (Coleen Gray) n'est pas spécialement convaincante. Nettie appartient à un type de figure féminine du film noir qui s'oppose à celle de la femme fatale: la gentille, la pure, la quasi-sainte qui aime le héros et se dévoue à lui, même si on ne sait pas trop pourquoi, Nick n'étant pas fondamentalement méchant mais on peut chercher une base plus sûre pour un couple. Petite originalité cela dit, c'est elle qui officie également à la voix-off, part souvent réservée au gars désabusé, qu'il soit privé, truand, journaliste ou même cadavre dans Boulevard du crépuscule. Ce qui rend le film remarquable, c'est son méchant, campé par Richard Widmark. Le personnage de Tommy Udo apparait assez tôt et retient l'attention mais c'est vraiment à partir du moment où il donne sa pleine mesure que le film prend véritablement son envol.

C'est en milieu de métrage que la scène-pivot arrive, lorsque Udo, venu éliminer une cible, tombe sur la mère invalide de celle-ci. Son traitement de la pauvre femme, glaçant, se range dans les plus mémorables explosions de violence du film noir de l'âge d'or au côté de la scène de la bouilloire de café lancée par Lee Marvin dans Règlement de Comptes. Richard Widmark fait ici ses débuts sur grand écran et offre une prestation de psychopathe tout en sourires et en ricanements de hyène qui fait encore son effet quelques décennies après et malgré la pléthore de vilains siphonnés qui lui a succédé. Semble-t-il qu'il se serait inspiré du Joker.

À partir du moment où l'on a démontré que Tommy Udo n'a aucune limite, la tension monte car on sait non seulement ce que risquent Nick mais également ses filles et ce n'est que dans les dernières secondes que l'on pourra souffler. Non sans amertume cependant car on est dans un film noir de l'âge d'or de Hollywood, rappelons-le, ce qui veut dire que la rédemption est possible pour qui a quitté le droit chemin mais à un prix élevé, encore qu'il aurait pu être pire. Brian Donlevy et Taylor Holmes complètent efficacement la distribution, l'un en procureur voulant faire tomber les malfrats, l'autre en avocat véreux.

Je ne répèterai pas l'adage de Hitchcock car tout le monde le connait mais il se vérifie à merveille ici: Le Carrefour de la Mort ne serait pas un mauvais film sans Tommy Udo/Richard Widmark. Mais de quoi se souviendrait-on à la fin?
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 10 Novembre 2020, 19:31bouillonnant dans le chaudron "Films".