Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Crown, saison 3 épisode 8: Dangling Man
Le Duc de Windsor, très malade, reçoit la visite du prince Charles. Ce dernier vient de tomber sous le charme d'une jeune femme, Camilla Shand.

Après un épisode très introspectif centré sur le duc d'Édimbourg, on revient à du lourd, voire du très lourd: tonton David revient pour un dernier tour de piste et Camilla fait une entrée fracassante.

L'épisode renvoie directement aux tous débuts de la série: celle-ci s'ouvrait sur George VI, seul, en train de tousser comme un damné avant de cracher du sang dans la cuvette des toilettes. Cette fois-ci c'est son frère aîné, tout aussi gros fumeur, qui est en proie aux mêmes tourments. Il réagit toutefois moins stoïquement que son cadet (mais peut-être plus raisonnablement, une fois n'est pas coutume) en appelant immédiatement son valet d'une voix paniquée, après quoi il se soumet à une série d'examen.

Alex Jennings a cédé la place à Derek Jacobi et c'est peut-être le seul changement de casting qui m'a vraiment chagrinée. J'aime beaucoup Jacobi et il ne démérite pas, l'ennui c'est que je ne le voyais pas vraiment se fondre dans le rôle là où Jennings était absolument impeccable. Je n'aurais pas été contre le voir dans cet épisode, d'autant que contrairement à Claire Foy il aurait sans doute pu être grimé de manière crédible mais si j'ai accepté sans mal le parti pris pour les autres, il est normal de ne pas faire d'exception pour lui, c'est le jeu ma pauvre Lucette.

Edward/David et Wallis reçoivent le verdict du docteur: le duc souffre de modifications structurelles, le même diagnostic langue-de-bois qu'on avait donné à son frère une vingtaine d'années plus tôt mais désormais plus personne ne s'illusionne sur la vraie signification du terme. Un cancer, et un temps limité à vivre. Si je suis sur la réserve concernant Derek Jacobi, engager Géraldine Chaplin pour jouer Wallis Simpson est en revanche un coup de génie ou une évidence. Elle est juste te.rri.fiante.

Pour Wallis, il faut consacrer le temps qu'il leur reste de la seule manière qui vaille: faire la bringue. Elle conseille donc à son époux d'annuler sa rencontre avec l'Empereur du Japon mais David insiste au contraire pour la maintenir car il y voit une ultime occasion de redorer son blason (oui, moi non plus je ne comprend pas trop comment recevoir quelqu'un qui a dirigé une des puissances de l'Axe peut arranger son cas vu les casseroles qu'il se traîne mais faut croire que c'est le cas).

Devant les journalistes, tout le monde fait de jolis sourires mais Hirohito confie en aparté à sa femme qu'il pensait avant de venir qu'il n'y aurait pas de photographes parce que se faire portraiturer avec un souverain pas capable de garder son royaume, ça fait mauvais genre. Quant à Wallis, quand elle apprend que l'empereur n'a quitté le Japon que deux fois dans sa vie en comptant cette visite, elle plaint le pauvre gars coincé sur une île. David, lui, estime que ne pas sortir d'une île, si c'est pour en être le monarque, ce n'est pas le pire destin du monde. C'est un de ces jours où il a la nostalgie du pays et de son titre, avec la mort qui vient cela doit lui venir plus souvent que d'habitude.

Au petit-déjeuner, Elizabeth fait remarquer à sa mère que la presse est élogieuse envers le duc après cette petite visite, ce qui évidemment ne ravit pas la Queen Mum qui ne pardonnera jamais à son beau-frère d'avoir imposé la couronne à Bertie, et sa fille lui annonce que Charles, de son côté, a décidé de rendre visite à son grand-oncle. La Queen Mum trouve cela parfaitement incongru mais Elizabeth comprend la curiosité de Charles: ce n'est pas tous les jours que l'on peut rencontrer un ancien Prince de Galles quand on est soit même Prince de Galles.

Et donc Charles débarque en France dans le château du duc de Windsor, et l'on n'en saura pas plus pour le moment sur ce qu'ils vont se dire...

Quelques temps après, on retourne à Londres pour découvrir deux nouveaux personnages qui vont lancer un chassé-croisé sentimental aux vastes conséquences que l'on connait en tant que spectateurs mais dont les personnages de la série, pauvres d'eux, ne soupçonnent pas encore l'ampleur: Andrew Parker-Bowles (Andrew Buchan, autre rescapé de Broadchurch avec Olivia Colman) retrouve Camilla Shand dans un pub et l'on comprend qu'ils ont été en couple mais qu'ils ont rompu, que l'un pensait que l'autre avait passé l'éponge et venait le retrouver mais au lieu de cela Camilla lui fait bien comprendre que c'est fini entre eux. Dans le recap de l'épisode 6 je disais que Josh O'Connor était un peu trop mignon pour jouer Charles mais ce n'est rien à côté d'Emerald Fennell pour Camilla, elle est très très flattée physiquement bien que le personnage ne fasse pas très distingué.

Pour se changer les idées, Andrew se rend à une fiesta pleine de jeunes gens de bonnes familles et on lui présente la princesse Anne, qu'il avait déjà croisé sans s'y intéresser plus que cela du fait de son jeune âge et qu'il voit désormais d'un autre œil. Toujours aussi directe, Anne lui tient à peu près ce langage: "je vois dans tes yeux que tu penses que j'ai beaucoup changé durant l'été. Moi-même je t'ai observé pendant des matchs de polo et j'ai trouvé que tu présentais plutôt bien sur un cheval, ça te dirait un autre genre de chevauchée?".

On jette un voile pudique sur ce qui suit et on les retrouve le lendemain, visiblement très heureux de ce moment. Parker-Bowles estime néanmoins bon d'avertir Anne: il ne veut pas la faire souffrir, il doit l'avertir que même s'il a plus ou moins rompu avec Camilla, c'est compliqué entre eux et il n'a pas tiré un trait sur elle. Anne, grande romantique devant l'Éternel, n'en a rien à cirer, elle a juste couché avec lui pour le plaisir de s'envoyer en l'air et il ne risque pas de lui briser le cœur.

Plus tard, Mountbatten et la Queen Mum assiste à un match de polo où Charles fait de vaillants mais vains efforts face à Parker-Bowles. Mountbatten n'est pas sans remarquer que Camilla encourage bruyamment Charles.

Grand-oncle et petit-neveu se retrouvent ensuite pour prendre le thé et Charles évoque sa visite à son autre grand-oncle, le duc de Windsor. Bien que sa maison lui ait apparu comme un musée de la monarchie, il l'a trouvé sympathique et tonton David lui a conseillé de se marier. Tonton Louis estime pour sa part que rien ne presse, Charles est encore jeune et il doit en profiter pour s'amuser le plus possible avant de s'engager (ce qui à ce que j'en sais est assez proche de la réalité, Mountbatten encourageait apparemment Charles à faire la noce). Charles lui explique que justement, il y a une jeune femme qui lui plait beaucoup, Camilla Shand, et comme Mountbatten a repéré cette dernière supportant ouvertement Charles pendant le match de polo, il a l'air de se dire que ma foi, laissons les jeunes s'amuser, qu'est-ce qui pourrait mal tourner?

Charles tente une approche par téléphone. Ils n'en sont pas à un degré d'intimité tel qu'il évoque des tampons (j'ai honte de connaître cette histoire, franchement) et se contente juste de faire avouer à Camilla pour qui elle a voté aux élections du jour car oui, la politique n'est jamais loin. Edward Heath bien sûr, pas question de voir Harold Wilson maintenu. Oui, au cas où, ce n'est pas parce que ces jeunes gens ont l'air drôlement plus délurés que leurs aînés qu'il faut les prendre pour des gauchistes. Ce n'est pas vraiment l'esprit dans ce milieu. Charles l'invite à dîner, et c'est oui!

Heath remporte les élections et a droit à sa première rencontre avec la Reine, où il ne peut s'empêcher de tenir quelques propos désobligeants sur son prédécesseur et Elizabeth s'arrange pour le recadrer gentiment. Elle n'est pas non plus gauchiste, n'empêche qu'elle en était venue à l'apprécier, son Premier ministre travailliste.

Heath est incarné par Michael Maloney et je n'ai pas grand chose à en dire: il est introduit assez brutalement sans que Wilson ait fait ses adieux et ce dernier va revenir, bref je n'ai pas trouvé qu'il avait le temps d'imprimer vraiment sa marque lors de mon premier visionnage.

Elizabeth aussi semble avoir du mal à se faire une opinion, elle est surtout marquée par le fait qu'il amène son piano à Downing Street au lieu d'une épouse, ce qui est apparemment le comble de l'excentricité. Il est aussi européiste convaincu explique-t-elle à son mari et a enjoint la reine à visiter Pompidou pour le convaincre d'accepter la Grande-Bretagne dans la CEE, parce que bon, ce serait dommage qu'elle continue de faire cavalier seule et reste à la porte, hein?

Martin Charteris arrive et mentionne que le Duc de Windsor a des problèmes de santé, peut-être que la reine voudrait lui rendre visite lorsqu'elle sera en France? Comme souvent quand il s'agit de tonton David, Philip est le plus prompt des deux à dégainer pour dire que pas question. On apprend dans la même scène qu'Adeane a pris sa retraite et Philip ne s'en souvient pas, ou feint de ne pas s'en souvenir alors qu'il lui a offert une pendule pour son pot de départ. Un peu brutal de voir un personnage régulièrement présent depuis la saison 1 disparaître en quelques lignes de dialogue mais c'est peut-être approprié: il a toujours semblé n'être que la pâle ombre de Lascelles, incapable d'impressionner ses employeurs comme ce dernier ni de susciter leur sympathie comme Charteris. Charteris, lui, informe la reine que le duc et la duchesse de Windsor vont bientôt donner un interview à la BBC, joie.

C'est le soir du dîner aux chandelles pour Charles et Camilla, et le prince fait d'abord mine de jouer la corde sensible en lui expliquant à quel point il est dur d'être l'héritier: il ne peut se consacrer à rien pleinement parce qu'à tout moment on peut lui demander de tout plaquer pour devenir roi. Il ne peut pas avoir une relation normale avec sa mère quand il sait que seule la mort de celle-ci pourra lui permettre d'assurer son vrai rôle, celui pour lequel il est né et a été éduqué. Il ne peut vivre tant que l'autre survit. Il a l'impression d'être comme ce personnage de Saul Bellow, un homme en suspens... A priori, il a bien plombé la soirée mais c'est mal le connaître.

Alors que le ton est bien grave, un valet apporte une lettre à Camilla qui l'ouvre pour se pendre plein de confetti à la figure et passé le cri de surprise, elle trouve la farce de Charles hilarante, tout comme lui qui est très fier de son numéro de Caliméro sans lequel sa douce n'aurait pas été autant prise à contrepied. C'est complètement débile et en même temps je trouve la scène excellente, de voir que Charles est capable de rire de sa situation et de ne pas toujours tirer la tronche sur son sort, et l'humour très potache et puéril des Windsor est bien renseigné.

Femme qui rit est à moitié dans ton lit, dit le proverbe mais ce pauvre Charles, au lieu d'enchaîner, explique à Camilla qu'il doit regarder son émission, parce que tonton David passe à la télé. Il avait marqué un point mais dans le genre tue-l'amour, ça se pose là.

Le couple infernal se confie donc aux téléspectateurs, le Duc resservant son couplet comme quoi les gens de la Cour et le reste de sa famille l'ont évincé parce qu'il était un rebelle, qu'il voulait moderniser la monarchie, qu'il avait des idées, lui, une personnalité, qu'il est le plus grand génie qui dérange depuis Galilée et le journaliste est bien conciliant en évitant les sujets qui fâchent comme, au hasard, le monsieur à moustache à qui il a rendu visite un peu avant la guerre.

La Queen Mum ne dit rien mais elle n'en pense pas moins.

Philip est plus loquace. Pour lui, ce sont des monstres. Il peut être étonnant de voir Philip bien plus hostile que sa femme envers eux, mais je pense qu'Elizabeth doit toujours être partagée vis-à-vis de son oncle. Elle lui en veut pour l'abdication et ses conséquences sur elle et son entourage proche mais elle ne doit pas pouvoir oublier qu'avant cela il était son oncle préféré. Philip n'a pas cet attachement et il aurait préféré épouser une princesse secondaire qui n'aurait jamais eu accès au trône ce qui lui aurait permis de continuer sa carrière dans la marine et d'être la personne autour de qui tourne le ménage.

Charles, en revanche, est fasciné par ce Prince de Galles qui n'a pas voulu se laisser bâillonner et n'a pas hésité à abandonner la Couronne pour suivre son cœur (mouarf).

Plus tard, on le retrouve en train d'écrire une jolie lettre quand il reçoit la visite de sa sœur qui est au courant pour sa soirée avec Camilla et l'avertit qu'ils s'amusent avec Andrew et Camilla mais qu'il ne faut pas oublier que ça ne doit pas être l'inverse. Charles, qui avait loupé qu'il jouait dans un remake des Liaisons dangereuses, reste un peu interloqué mais il a autre chose en tête.

Elizabeth est de retour dans l'Hexagone pour sa mission CEE, et prononce un beau discours sur l'amitié franco-britannique et l'importance de ne pas oublier le passé sous peine de répéter les mêmes erreurs.

Et puisqu'on parle de passé et d'erreurs, on reste dans le thème quand Martin Charteris vient lui annoncer que l'état de santé du Duc de Windsor s'est encore dégradé et qu'il n'en a probablement plus pour longtemps. Comme il n'habite pas loin, c'est le moment où jamais de faire ses adieux. Ce que va finalement faire la reine.

David n'est effectivement pas très vaillant mais insiste pour se lever malgré sa faiblesse et sa perfusion, ce qui est apparemment un fait avéré et une scène qu'Alex Jennings rêvait de jouer quand il a accepté le rôle, pas de bol pour lui c'est Derek Jacobi qui en hérite.

Le Duc de Windsor s'excuse auprès d'Elizabeth de lui avoir imposé la Couronne en se défilant et cette fois-ci, elle lui accorde son pardon, avouant même qu'elle ne considère pas cela tout le temps comme une malédiction. Enhardi ou adouci, David lui dit qu'en fin de compte, la Couronne atterrit toujours sur la bonne tête: son père, son frère et à présent elle. Il ne se mentionne pas et c'est toute l'ambivalence du personnage qui par moments se plaint d'avoir été chassé du trône alors qu'il aurait pu faire de grandes choses et à d'autres il est suffisamment lucide pour reconnaître qu'il n'avait pas les épaules pour ça (notons que dans le premier cas c'est souvent en public qu'il le fait et dans le second en privé). Et ajoute-t-il, la bonne tête suivante, c'est Charles.

Le doute d'Elizabeth doit se lire sur son visage car David plaide la cause de son petit-neveu, affirmant que c'est un garçon volontaire avec qui il a eu des échanges enrichissants et d'ailleurs, puisqu'il n'aura plus l'occasion de lire les lettres que Charles lui a écrites, Elizabeth peut les prendre et les lire elle-même. La fin de l'émouvante entrevue s'achève.

Lors de son retour en Angleterre, Elizabeth lit donc cette correspondance, où Charles ne cache pas son admiration pour le Duc de Windsor, qui a n'en pas douter aurait fait un grand roi, avec toutes ses idées, sa personnalité qui ne se contentait pas de rentrer sagement dans le moule, etc.

Derek Jacobi a ramené sa garde-robe de Vicious ou quoi??

Tout cela avec des images de la visite de Charles, où le Duc lui montre son album de souvenir, les boites rouges qu'on envoie au roi comportant les papiers importants (et qui l'intéressaient beaucoup moins à l'époque de son règne vu que son gouvernement s'inquiétait de voir les papelards revenir avec des marques de pieds de verre quand il ne les laissait pas traîner... Bizarrement il n'en parle pas à Charles).

J'ignore si tout cela se base sur de vrais événements mais la scène est intéressante: est-ce que le Duc, sympathisant avec Charles car il connait le poids de sa position, essaie de l'aider en essayant de faire comprendre à la reine le vrai caractère du Prince de Galles, ses besoins? Essaie-t-il à sa manière, d'aider sa famille pour rattraper le mal qu'il lui a fait? Ou est-ce un dernier pic qu'il lui envoie par dépit en faisant comprendre à Elizabeth que Charles court le risque de devenir comme lui et attiser sa méfiance vis-à-vis de son héritier? Peter Morgan a peut-être une idée précise mais le résultat à l'écran est ambigu, à l'image de la caractérisation de ce personnage dont on n'aura pas caché les fautes mais qui n'est jamais déshumanisé.

Retour sur Charles que l'on voit en train de rédiger une lettre dans ses appartements...

Appartements dont Camilla squatte la salle-de-bain... La relation est enclenchée, et on n'a pas fini d'en entendre parler.

Et enfin, tonton David casse sa pipe tandis que le morceau Duck Shoot fait son grand retour, qui l'on s'en souvient était utilisé à la mort de George VI. Le grand frère n'en méritait pas autant mais comme pour l'ouverture de l'épisode, on fait un parallèle évident tout en introduisant quelques différences: Bertie meurt seul dans son sommeil, Wallis assiste à l'agonie de son mari; le valet de Bertie qui découvrait son corps prenait le temps de se recueillir à son chevet avant de prévenir la maisonnée, celui de David garde soigneusement ses distances avant de quitter la pièce, pas spécialement ému...

Un épisode important, donc, agrémenté d'une princesse Anne toujours directe. Pour ce qui est du Duc de Windsor, il fait partie des personnalités pour lesquelles je n'ai absolument aucune estime mais en tant que personnage dans le cadre de cette série, j'ai adoré le détester. Enfin, les vieux tirent leur révérence, place à ce qui était alors la jeunesse avec l'entrée en lisse de Camilla Shand...

Le Point corgis: je n'ai pas revérifié depuis que j'ai revu l'épisode dimanche dernier mais je ne me souviens pas de les avoir vu...
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 22 Octobre 2020, 09:29bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".