Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Lovecraft Country, saison 1
De retour de la Guerre de Corée, Atticus Freeman doit retrouver son père disparu et retenu à Ardham, dans le Massachussets. Accompagné de son oncle George et de son amie Letitia, ce grand fan de romans pulp s'aventure en plein pays de Lovecraft, où le danger se manifeste à la fois sous la forme de créatures surnaturelles et sous celle des partisans des lois ségrégationnistes.

J'avais beaucoup aimé le roman de Matt Ruff dont cette série, comptant pour l'instant dix épisodes, est l'adaptation. Il ne s'agissait pas d'une exploitation de l'univers de Lovecraft à proprement parler, on n'y affrontait pas Cthulhu, il s'agissait plus d'une réflexion sur les aspects les moins recommandables de son œuvre et de ce que l'on pouvait ressentir en en étant fan tout en faisant partie de la population envers qui l'auteur se montrait aussi raciste. Atticus et ses proches affrontaient donc à la fois des menaces qui semblaient issues des lectures du héros et la triste réalité des États-Unis des années 50.

Pour ce qui est de l'adaptation, la fin du premier épisode m'a fait l'effet d'une douche froide: ce n'est pas tant le fait de manquer de fidélité au texte de Ruff qui m'a déplu (de plus grandes libertés seront prises ensuite) mais parce que ce qui était hors-champs et suggéré dans le roman s'étalait à l'écran dans une débauche d'effets spécieux douteux. Un manque de subtilité qui allait régulièrement marquer la suite de la saison.

Bien que le roman comprenne des scènes violentes et qu'une tension l'habite tout au long car du fait de leur couleur de peau, les protagonistes peuvent à tout moment être victimes d'injustice ou de mauvais traitements, parfois fatals, il n'offre pas vraiment de passage d'horreur graphique. La série est diffusée sur HBO. Autrement dit, il faut un quota de gore, de sexe et de nudité. C'est souvent déplaisant bien qu'il faille reconnaître que les passages de métamorphose de Ruby et Christina sont particulièrement saisissants. Il y a aussi de bons passages, un épisode de chasse au trésor plutôt stimulant tout comme celui consacré à Hippolyta, un bon casting (mais arrêtez de maltraiter Winmu Mosaku, elle mérite d'avoir un personnage qui s'en sort bien) et le fait de changer le fils de George et Hippolyta en une fille fonctionne parfaitement. L'épisode qui lui est consacré est d'ailleurs des plus angoissant.

On ne peut pas en dire autant du changement concernant Caleb, devenu ici Christina. Ce n'est pas vraiment le changement de sexe qui est en cause, encore que cela a dû jouer pour les scénaristes, que de personnalité: l'intérêt du personnage du livre venait du fait que même s'il était maléfique, il offrait une façade sympathique et tout en utilisant les héros, les récompensait grassement à chaque fois et ne voyait donc pas en quoi sa conduite pouvait leur déplaire. Christina en revanche semble tout droit sortie d'un film de Tim Burton, est plus sombre et torturée et même si elle aide les protagonistes à l'occasion, a des plans particuliers pour Atticus qui rend leur affrontement final bien plus simpliste.

Lovecraft Country partait donc sur une base intéressante, offre quelques moments singuliers mais manque trop souvent de finesse et tombe dans les pires travers des séries de la chaîne pour être réussie.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 21 Octobre 2020, 19:29bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".