Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Kong
En 1919, à Vienne, Merian C. Cooper, aviateur dans l'armée américaine, et Ernest Schoedsack, réalisateur qui a filmé la guerre au plus près, se rencontrent. Une complicité immédiate nait qui va les conduire à filmer des documentaires dans les coins les plus difficiles d'accès avant que naisse un projet de fiction qui va marquer de son emprunte l'histoire du cinéma: King Kong.

Je connaissais Michel Le Bris avant tout pour ses préfaces qui accompagnent de nombreux romans de la collection Libretto, des romans d'aventures maritimes le plus souvent, mais pas que. Également grand spécialiste de Robert Louis Stevenson, Le Bris est lui-même romancier à part entière et avec Kong, le moins qu'on puisse dire est qu'il signe un grand roman. Je ne parle pas seulement de sa taille, et de son poids qui doit rivaliser avec celui de la bestiole du titre mais bien évidemment de sa richesse et de tous les thèmes que l'auteur traite de front sans se laisser submerger ou lasser le lecteur.

Kong est une double-biographie de Cooper et Schoedsack, d'abord. Surtout du premier, en fait. C'est également un livre d'aventures car leur vécu et les conditions de tournage de leurs documentaires (en Éthiopie où ils rencontreront Haïlé Sélassié, en Iran, au Siam) sont régulièrement épiques. On croise aussi la route de la journaliste Marguerite Harrisson qui n'a rien à leur envier au niveau des risques encourus et qui participera au film Grass, ce qui n'ira pas sans heurts notamment à cause de la misogynie de Schoedsack.

C'est aussi un livre sur les débuts de l'aviation, notamment l'aviation commerciale puisque Cooper a participé à la fondation de la Pan Am. Un livre sur Hollywood, naturellement, dont on suit les premières années mouvementées, les débuts avec trois bouts de ficelle, l'émergence des nababs et des studios, les lourdes contraintes financières. Là encore, on croise des personnages plus grands que nature, William Wellman, David Selznick, Willis O'Brien... Un roman retraçant des années-charnières du XXe siècle, des suites de la Grande Guerre à la montée du nazisme en passant par les crises économiques.

Tout au bout, surtout, il y a la création de King Kong, un des rares grands mythes purement cinématographiques. Tout ce qui précède y mène jusqu'à ce qu'enfin l’œuvre, le bébé de Cooper, soit en chantier. Du financement à la grande première en passant par le tournage (mêlé au départ à celui des Chasses du Comte Zaroff), l'apport de la scénariste Ruth Rose, la composition de la musique par Max Steiner qui allait redéfinir la manière d'aborder les bandes originales, et un portrait touchant de Fay Wray, trop souvent cantonnée à être "la première scream queen".

Kong, c'est donc tout cela, plusieurs romans passionnants en un seul, livre-somme, fiction solidement documentée sur des aventuriers motivés par le désir de rendre le réel et la nature humaine dans le fantastique et le "cœur noir du monde".

potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 13 Septembre 2020, 11:47bouillonnant dans le chaudron "Littérature".