Après avoir été blessé par balle, un homme se réveille dans un hôpital, sans autre souvenir que son prénom. Alors que sa convalescence physique avance bien, la mémoire lui revient peu à peu: il est le président des États-Unis. L'équipe soignante, de son côté, prétend qu'il a perdu la raison.

L'année dernière, l'épisode du mois de juillet tournait autour de la Fête nationale des USA, et dépeignait le calvaire d'une migrante mexicaine qui tombait entre de mauvaises mains après avoir traversé la frontière. Cette saison, on centre cet épisode sur un personnage principal totalement à l'opposé, puisqu'il s'agit du président des États-Unis... ou pas. L'histoire repose en effet sur le suspense concernant sa véritable identité: est-il réellement l'homme à la tête de la première puissance mondiale, ou un malade mental qui s'en est simplement persuadé? Dans le premier cas, pourquoi le retient-on dans un hôpital en lui faisant suivre une thérapie de choc pour le convaincre qu'il n'a jamais été élu à la fonction suprême?

On est donc en plein dans une intrigue classique où un personnage est interné et où il va douter de lui-même et le spectateur avec tandis qu'on les tire dans différentes directions: une autre malade l'a vu à la télé... l'infirmière avec qui il s'entend bien n'existe peut-être même pas... etc. Henry est également confronté à des figures qui ont l'air inhérentes au genre, l'infirmier brutal et sadique, la psy carrée et froide, rien de bien original.

Rien de bien original, certes, mais The Current Occupant a le rare privilège de faire partie des épisodes de l'anthologie qui parviennent à maintenir le rythme et ne pas se laisser dépasser par une durée trop longue pour un scénario trop court. On se prend à imaginer des théories: bien sûr, Henry peut être tout simplement fou, mais dans le cas contraire, est-il enfermé par des opposants politiques qui ont pris le pouvoir, lui fait-on passer un test pour savoir s'il a vraiment les capacités nécessaires pour gouverner dans le cas où l'histoire se déroule dans un futur aux critères délirants après avoir eu trop de présidents (ou ne serait-ce qu'un seul) complètement en décalage avec la fonction?

Évidemment le risque dans ce type d'histoires est d'offrir soit une conclusion trop tirée par les cheveux pour être crédible, soit au contraire d'aller au plus simple et au plus probable, quitte à décevoir car pourquoi consacrer 1h30 à voir un protagoniste essayer de prouver qu'il n'est pas fou alors que tous autour disent le contraire si c'est pour qu'au final, ils aient raison depuis le début, circulez, y'a rien à voir. Je ne dirais pas ce qu'il en est, juste qu'en attendant la fameuse chute, Barry Watson, qui porte quasiment tout l'épisode sur ses épaules, fait du bon boulot.

The Current Occupant se révèle donc plutôt divertissant si l'on n'est pas allergique aux thrillers à base de personnages enfermés dans des hôpitaux psychiatriques (forcément crasseux et vétustes) et pour une fois on n'a pas vraiment à s'interroger sur le message que les scénaristes essaient ou non de faire passer.