Jonas arrive en 2019 dans une ville de Winden différente de celle qu'il connait, car appartenant à un monde parallèle dans lequel il n'existe pas. Mais des disparitions ont toujours lieu et le jeune homme comprend vite que ce monde est aussi menacé que le sien. Il lui reste toutefois encore une chance de découvrir l'origine des anomalies pour y mettre fin et se sortir d'une boucle infernale de catastrophes.

Les deux premières saisons de DARK, la série allemande crée par Baran bo Odar et Jantje Friese, y allaient à fond dans les voyages temporels amenant paradoxes et arbres généalogiques tourmentés. Comme si cela restait encore trop simple, les dernières minutes ouvraient sur une nouvelle occasion de brouiller encore plus les repères en introduisant en sus un monde parallèle.

C'est donc là que cette saison commence alors que Jonas tente d'empêcher dans ce nouvel univers presque semblable au sien la disparition de celui qui dans son monde deviendra son père... ce qui ne fonctionnera pas et de toute manière, le problème remonte à plus loin, mais quand? La recherche de l'origine de l'imbroglio temporel va animer une bonne partie de la saison, avec des révélations mais aussi bien des détours, car lorsque l'on croit comprendre quelque chose, il faut encore remettre en question les personnages qui balancent les informations et qui ne disent pas forcément la vérité, toute la vérité et rien que la vérité pour diverses raisons.

On attaque forcément cette dernière saison avec la crainte que cette fois-ci, ce soit trop: trop d'aller-retour, trop de complications, trop de trop, qu'on ne s'y retrouve plus mais surtout que les scénaristes se perdent eux-même et bottent en touche sans réussir à conclure leur histoire de manière convaincante. Pourtant ils y arrivent même s'il faudrait probablement tout réexaminer à la loupe pour être assuré que tout colle. Ce n'est pas moi, qui me suit encore lancée dans la nouvelle saison sans réviser qui pourrait l'affirmer, mais même si certaines subtilités m'ont échappé (et pas qu'un peu), dans les grandes lignes, cela se suit, heureusement, et on comprend toujours l'essentiel à défaut des détails.

Il y a un peu d'amusement à découvrir le monde parallèle avec ses petites différences, ses personnages qui n'ont décidément pas de chance ou sont incorrigible malgré des circonstances légèrement modifiées. Il apparait cependant très vite qu'on en revient toujours plus ou moins au même résultat, ce qui rend le personnage de Jonas, entre autres, réellement tragique car chargé de mettre fin à un pareil sac de nœuds, avec un prix à payer (il ne sera pas le seul à passer à la caisse). Et si l'on peut bien sûr être déçu par l'explication finale du pourquoi du comment, elle n'est pas aberrante non plus et il en fallait bien une, au bout d'un moment.

On peut d'ailleurs être reconnaissant aux scénaristes de la série de s'en être tenus à trois saisons sans rallonger la sauce malgré le succès et de garder ainsi leur histoire bien en main, ce qui, vu les nombreuses ramifications qu'ils auront lancé d'un épisode à l'autre, n'était pas un mince exploit.