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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Tiron, esclave et secrétaire de Cicéron, est témoin de sa formation d'orateur puis de sa carrière, depuis ses premiers triomphes comme avocat aux plus hautes fonctions de la République romaine.

Pour les amateurs de séries télévisées en jupette, ce premier tome d'une trilogie consacrée à Cicéron pourrait faire office de chaînon manquant entre Spartacus et Rome. En effet, on y évoque la révolte des esclaves et leur défaite face aux armées de Crassus, ainsi que la manière dont Pompée parvint à en tirer plus de bénéfice que son rival, tandis que Cicéron se collette à une affaire qui va fortement contribuer à sa notoriété: défendre les Siciliens contre leur tyrannique et corrompu gouverneur Gaius Verrès. Tout cela en croisant la route d'un jeune César et de Servilia, la mère de Brutus.

La première partie du roman, qui se concentre sur Verrès, est la plus passionnante. Même si l'on ne goûte guère les histoires de procès, Robert Harris tient le lecteur en haleine en montrant les opérations successives de Cicéron et ses adversaires pour tirer le tapis sous les pieds de l'autre, en se basant sur le droit romain ou en usant de moyens détournés et moins recommandables. La deuxième moitié est plus décousue et décrit les événements qui ont conduit Cicéron à devenir consul, avec un premier affrontement avec Catilina (je suppose que le deuxième tome va traiter de sa fameuse conjuration).

Tout est raconté par Tiron, qui a réellement existé et écrit une biographie aujourd'hui disparue de son ancien maître. Il fut aussi l'inventeur d'une des premières formes de sténographie. Le portrait dressé de Cicéron à de quoi provoquer l'admiration devant ses talents d'orateur et son habileté bien qu'il ne soit pas hagiographique non plus: le bonhomme est ambitieux et s'il n'est pas corrompu comme ses adversaires, il ne s'embarrasse pas de scrupules, comme lorsqu'il défend un gouverneur qui a commis les mêmes fautes que Verrès que Cicéron attaquait violemment un peu plus tôt, parce que l'avocat y voit l'occasion d'une promotion. On croise nombre de personnalités connues, Pompée dont Cicéron va prendre le parti sans trop y croire et sans en retirer autant qu'il le voudrait, Crassus qu'il va se mettre à dos et César qui ne se met pas encore trop en avant mais qui tire déjà quelques ficelles. Terentia, la femme de Cicéron, est également un personnage mémorable.

Ce premier volume s'avère donc très réussi alors que Harris peint un portrait vivant d'un personnage historique et des dernières années de la République.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 27 Juin 2020, 10:27bouillonnant dans le chaudron "Littérature".