Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Dernier Jour de la Colère
Le jeune Scott est l'homme à tout faire et le souffre-douleur des notables de la petite ville de Clifton. Sa vie change à l'arrivée de Frank Talby, un tireur d'élite qui le prend sous son aile et lui donne de précieux conseils sur le maniement des armes. Scott tient sa revanche sur ceux qui l'ont maltraité mais les ambitions de Talby vont mettre à mal leur relation.

En 1967, le western italien est dans sa grande période et Tonino Valerii, qui fut l'assistant-réalisateur de Sergio Leone, réalise ici un de ses très bon crus. Il faut dire aussi qu'il associe pour l'occasion deux acteurs les plus populaires du genre: Lee Van Cleef, dont la carrière connait une renaissance depuis Et pour quelques dollars de plus (et qui en fait remporte un succès auquel il n'a jamais eu droit à Hollywood) et Giuliano Gemma. Ce dernier est peut-être davantage connu en France comme Nicolas dans les Angélique qui ont fait les beaux jours des rediffusions estivales, mais de l'autre côté des Alpes il était aussi une vedette de western, bien qu'il ait à plusieurs reprises utilisé pour ses premiers rôles le pseudonyme de Montgomery Wood.

Sur certains points, Le Dernier Jour de la Colère pourrait être une relecture de La Mort était au rendez-vous, sorti l'année précédente et où Lee Van Cleef interprétait également un pistolero s'associant avec un jeune orphelin doué aux maniement des armes mais encore naïf pour se venger d'une bande d'escrocs qui occupent des places de notables. Talby est cependant le pendant négatif de Ryan: son aspect protecteur et paternel cache en réalité un esprit calculateur qui ne cherche qu'à utiliser Scott pour parvenir à ses fins, et la conclusion est beaucoup plus sombre.

Par certains côtés, le film peut paraître un peu enfantin, comme les fameuses leçons que prodigue Talby à Scott qui ne sont pas particulièrement profondes et sont souvent une question de simple bon sens (Karate Kid n'est pas loin par moment) ou la révérence autour du révolver de Doc Holliday (même si on ne lui prête pas exactement des vertus magiques, un échange insistant surtout sur l'importance de customiser son arme pour en tirer le meilleur parti, d'où le fait qu'il soit hors du commun). Le décor du saloon (surtout l'extérieur) est également très kitsch sans que l'on sache à quel point le délire est volontaire. De plus, si Lee Van Cleef trouve là un de ses meilleurs rôles, mariant à la fois des caractéristiques de ses personnages positifs (le Colonel Mortimer, Ryan) et le manque total de scrupules d'un antagoniste comme Sentenza, Giuliano Gemma, trop beau gosse agile et bien dans sa peau, a un peu de mal à vendre le fait que Scott soit la risée de tout le village même s'il rend bien la transition entre l'admiration des débuts pour Talby avant sa désillusion et ses envies de revanche finalement tempérées quand il en comprend le prix.

Dans les seconds rôles, on croise pas mal de trognes souvent vues dans les westerns italiens, notamment Pepe Calvo (Silvanito l'aubergiste serviable de Pour une Poignée de Dollars) en borgne sympathique. L'intrigue est bien menée et on passe sans accroc d'un bord à l'autre, d'abord content de voir les juges, tenanciers de saloon, banquiers... parfaitement hypocrites se faire bousculer par Talby et Scott avant de réaliser qu'on a échangé un mal pour un mal. Parmi les morceaux de bravoure, à noter un inhabituel duel à cheval avec des fusils qui revêt presque un aspect de joute médiévale (dommage que le tueur auquel Talby fait face n'ait pas plus de temps à l'écran). Le thème principal de Riz Ortolani est aussi très accrocheur (et sera repris dans plusieurs films, notamment Django Unchained) et si Valerii n'a pas le génie de Leone, il emballe bien le tout avec quelques jeux de miroir intéressants.

La confrontation entre deux des pointures du western italien tient ainsi toutes ses promesses pour un film divertissant, qui prend un tour assez sombre sans laisser l'humour de côté à travers quelques répliques bien senties.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 16 Mars 2020, 11:39bouillonnant dans le chaudron "Films".