Alors que les festivités du Nouvel An battent leur plein, un homme masqué s'introduit dans le domicile d'une femme et la poignarde. Mooney et son équipe doivent l'arrêter avant qu'il ne frappe de nouveau.

Petit parfum de slasher pour l'ouverture de cette neuvième saison de la série policière franco-britannique, mais la surprise sera de courte durée. Bientôt, on revient à du whodunit des plus classiques où les interprètes les plus connus venus passer quelques jours en Guadeloupe sont souvent les plus suspects (leur culpabilité n'est cependant pas toujours assurée, histoire de maintenir l'intérêt).

Aude Legastelois a désormais intégré l'équipe de façon durable après que son personnage ait quitté la police des polices pour profiter du climat de Sainte-Marie plutôt que de rentrer à Paris mais il est dommage qu'elle n'ait pas vraiment de caractère très défini. La saison précédente, le fait qu'elle vienne enquêter sur les héros la plaçait dans une position ambivalente mais les scénaristes n'ont pas creusé beaucoup plus loin et à présent qu'elle a une fonction plus habituelle, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent: elle est compétente, elle est suffisamment sympathique pour ne pas devenir agaçante comme certains personnages réduits à faire tristement tapisserie, mais ça reste très mince. On pense brièvement à exploiter en fin de saison les capacités de l'actrice en sports de contact (elle s'y connait en boxe thaï), cela dit. Espérons qu'on lui donne un peu plus de matière pour la suite.

Le grand intérêt de la saison cependant c'est le départ de Jack Mooney, amené en douceur, et donc son remplacement par l'inspecteur Neville Parker. Ardal O'Hanlon se sera montré un protagoniste sympathique mais son départ n'est pas spécialement traumatisant et Ralf Little (qui dans la tradition de recasting de la BBC, avait déjà joué un suspect dans la deuxième saison de la série, ce qui ne pose strictement aucun problème) débarque donc. Son personnage est un gentil bonhomme, perclus d'allergie et de petits soucis de santé divers, à moins qu'il soit totalement hypocondriaque. Il rappelle un peu Richard Poole (aaah, Richard!) en ce qu'il est totalement inadapté au mode de vie local, mais il se montre moins asocial et plus timide.

Bien que ses angoisses soient en grande partie exploitées sur un mode comique, et que ses interactions avec le commandant Paterson, guère patient en général et qui va vite avoir une raison personnelle de le trouver très pénible, fassent des étincelles, Little parvient à donner un aspect touchant à son héros maladroit qui par ailleurs est naturellement tout aussi fin limier que ses prédécesseurs, ce qui va bien lui servir face à des cas parfois tirés par les cheveux. De leur côté J.P. et Ruby assurent toujours, le premier avançant dans sa carrière et la seconde se retrouvant le temps d'une enquête confrontée à une vieille connaissance qui lui donne l'occasion de montrer un autre côté de sa personnalité que la fofolle de la bande.

Le changement d'acteur principal permet encore une fois de relancer vaguement une série par ailleurs guère remuante sur le fond ou la forme mais qui fait toujours le job lorsqu'il s'agit de détendre le spectateur.