Thérèse, l'austère sœur de Benjamin Malaussène adepte de la voyance, se marie, et pas avec n'importe qui: Marie-Colbert de Roberval, conseiller référendaire de première classe, excusez du peu. Benjamin se méfie du futur beau-frère mais ce dernier semble irréprochable. Peut-être trop.

Pendant longtemps, Aux Fruits de la Passion a été la conclusion de la saga Malaussène. Cela ne paraissait pas écrit pour en être une et il est probable que Daniel Pennac ne s'était pas dit en achevant ce roman qu'il ne retrouverait jamais la tribu, mais plus de quinze ans se seront écoulés entre ce livre-ci et le suivant. Bien que l'histoire soit plus développée que dans Des Chrétiens et des Maures, elle est plus simple et moins pétrie de ramifications diverses que dans les quatre premiers volumes. Comme Clara avant elle, Thérèse s'apprête à épouser un homme d'un milieu privilégié, qui au premier abord est un véritable petit saint, quoiqu'en pense Benjamin. Comme pour Clara, cela va tourner au tragique mais pas tout à fait de la même manière.

Pennac est revenu à davantage de sobriété, moins de formule pour la formule, ce qui commençait à alourdir sa saga. On retrouve donc avec plaisir toute la famille et leur entourage (Titus et Silestri ayant vraiment remplacé Caregga et Coudrier, ce qui est dommage même si je les aime bien aussi) et tout se dénoue rapidement (on ne sait trop comment Gervaise arrive en possession de toutes ces informations, mais qu'importe).

Aux Fruits de la Passion n'est pas le tome le plus réussi de la série (les trois premiers restent de loin les meilleurs) mais il est toujours agréable de retrouver cette famille d'excentriques et de la voir sans arrêt s'agrandir.