Sara Joslyn est envoyée à Branson, Missouri, par son magazine Tendances, pour couvrir le procès de Ray Jones, star de la country accusée de meurtre. Sur place, elle découvre ses anciens collègues de Galaxy Hebdo déjà au travail pour obtenir un scoop, peu importe par quels moyens.

Faites-moi confiance, la première aventure de Sara Joslyn et son rédac-chef Jack Ingersoll, était plutôt amusante, et si l'enquête s'effaçait au profit de la peinture du fonctionnement d'une revue à scandales, cela valait quelques scènes divertissantes et des répliques qui faisaient mouche. La suite n'est malheureusement pas à la hauteur pourtant pas insurpassable de ce premier opus. L'aspect policier se concentre davantage sur un procès que sur une investigation (et pour cause, il n'y a pas beaucoup d'éléments dans l'affaire pour reconstituer ce qui s'est passé), jusque dans les dernières pages où l'on comprendra le pourquoi du comment. À présent que les protagonistes ne travaillent plus pour Galaxy Hebdo, malgré des passages impliquant Binx ou le trio des Aborigènes, on observe leurs manigances de l'extérieur, ce qui est moins drôle.

Le plus gênant, c'est que Sara et Jack sont parfaitement antipathiques dans ce tome-là. Leur conduite précédemment se justifiait par la feuille de chou qui les employait et exigeait des résultats, et la manière dont Sara abandonnait ses scrupules était une évolution intéressante, mais ici, ils ne sont pas tellement plus intègres, quand bien même ils font du journalisme sérieux, et la croisade de Jack pour dévoiler les sombres pratiques de Galaxy Hebdo parait extrêmement hypocrite (surtout quand on songe au traitement de Phyllis dans le premier tome, sur lequel on ne revient absolument pas).

Une suite décevante, donc, et Donald Westlake n'est plus revenu au personnage de Sara Joslyn après cela, contrairement à ceux de Parker ou Dortmunter, il est possible qu'il ne la trouvait pas lui-même très inspirante.