Les meurtres continuent de s'accumuler dans la pourtant riante commune de Grantchester, non loin de Cambridge. Heureusement, Geordie Keating et Will Davenport continuent leur efficace alliance du sifflet de police et du goupillon pour confondre les coupables.

La saison précédente avait marqué le départ de James Norton qui devait estimer avoir fait le tour de son personnage de pasteur tourmenté et qu'il pourrait davantage se consacrer à des séries plus ambitieuses. Promptement remplacé par Tom Brittney, celui-ci n'avait pas eu grand mal à reprendre le flambeau malgré une fadeur certaine. Ce qui ne porte pas vraiment préjudice à Grantchester qui n'a jamais atteint des sommets bien que l'on puisse regretter que les problèmes familiaux de Will soient aussi peu attrayants, ce qui rend difficile de prendre son parti lorsqu'il se querelle avec sa mère (est-on censé prendre son parti d'ailleurs? Rien n'est mois sûr).

On retrouve cependant avec plaisir les pimpants alentours de Cambridge, Leonard est toujours aussi choupinou et sa relation compliquée avec Mrs Chapman s'approfondit tandis que celle-ci connait quelques difficultés dans son mariage. C'est d'ailleurs les problèmes personnels des protagonistes qui vont préoccuper les spectateurs, les enquêtes se révélant pour la plupart toujours aussi basiques et expédiées, faute de temps pour les rendre vraiment complexes.

Ainsi, Geordie accueille de mauvaise grâce sa belle-mère pour ce qui semble au départ une sous-intrigue comique sur le thème de "ma belle-doche, quelle plaie" pour que le tour pris soit bien plus bouleversant que prévu. On passe beaucoup de temps au club de boxe de Will pour des scènes qui paraissent superflues, avec comme personnage récurrent Matthew, un jeune à problèmes, mais tout ce temps à l'écran sera justifié dans l'avant-dernier épisode qui se confronte à un sujet délicat.

Ces moments où la série sort de son ronronnement sont agréables mais trop rares et plus que jamais elle parait prisonnière de la courte durée de ses épisodes, qui ne lui permettent pas de concilier ses deux aspects, le policier et le quotidien de la paroisse.

Au bout de cinq saisons, on peut se résigner à ce que ce problème ne soit jamais réglé, que la série s'arrête de suite ou dans dix ans, mais les épisodes sont vite expédiés et cela reste un rendez-vous agréable, ITV semble s'en contenter, on peut en faire autant.