Pour une fois, pas de grosse catastrophe à l'horizon pour Benjamin Malaussène, personne ne l'accuse de meurtre, mais un sujet de contrariété surgit quand le Petit déclare vouloir connaître son père. Or, Benjamin ne connait pas son identité et son frère refuse de se nourrir tant qu'on ne lui amène pas son géniteur.

Des Chrétiens et des Maures ne pourrait pas être plus différent de Monsieur Malaussène, pavé aux multiples intrigues, à la foultitude de personnages, où Benjamin atteignait le pinacle de sa carrière de bouc émissaire en n'échappant pour une fois pas totalement à la case prison. Le tome suivant est un très court récit, une nouvelle en fait, qui offre un retour en arrière, quelques mois avant la naissance du Petit: pas encore de Julie ni de Julius, pas même d'emploi de bouc émissaire mais déjà, un certain talent pour attirer les situations violentes et improbables sous la forme d'un blessé recherché par des individus patibulaires, affligé d'un ver solitaire et qui ne se nourrir que de cristianos y moros, un plat à base de riz et de haricots. Son identité sera pour le moins surprenante.

En moins de cent pages, il ne faut pas attendre une enquête tarabiscotée comme dans les précédents volumes, on va droit au but tout en retrouvant plaisir, avec quelques années de moins sans que l'on sente la moindre différence, Clara, Thérèse, Louna et Jeremy mais aussi Hadouch et Simon (pas encore accompagné de Mo le Mossi, d'ailleurs).

Après un quatrième volume très chargé, c'est finalement idéal pour retrouver les Malaussène sans craindre que cela devienne indigeste même si Pennac pousse un peu plus loin le délire.