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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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A Christmas Carol (BBC 2019)
Les fêtes de Noël approchent et tous, du plus humble au plus riche, sont impatients de les célébrer. Tous? Non! Car un homme d'affaires cruel et avare, Ebenezer Scrooge, résiste encore à l'esprit festif! Jusqu'à ce que d'étranges visiteurs changent sa manière de voir le monde.

Décidément, pour les fêtes, la BBC adopte une certaine cohérence: juste avant Dracula pour le Nouvel An, voici pour Noël une autre adaptation d'un récit porté un nombre incalculable de fois à l'écran: Un Chant de Noël de Charles Dickens. Et comme pour le vampire aux mains de Gatiss et Moffat, Scrooge a droit à un ravalement de façade par le showrunner d'une série-phare de la chaîne, Steven Knight (Peaky Blinders). La scène d'ouverture donne le ton là aussi, un jeune garçon pisse sur la tombe de Jacob Marley, qui aimerait bien trouver enfin le repos six pieds sous terre.

L'intrigue a toujours eu des passages tristes et effrayants mais revêtait un certain optimisme et des aspects plus joyeux sur la fin. Cette version est bien plus sombre et pas du tout familiale. Il est en fait déconseillé de mettre de très jeunes spectateurs devant, on risque de tomber de haut. Les affaires de Marley et Scrooge ont ainsi fait bien plus de victimes que l’œuvre d'origine le suggérait. Scrooge, incarné par Guy Pierce, n'est plus ici un vieil homme chagrin à l'avarice maladive mais un business-man cynique et occasionnellement sadique, comme le prouve son comportement avec Mary Scratchit. Par effet boule de neige, tout va du coup beaucoup plus loin: pour expliquer, sans non plus excuser, le comportement bien pire de Scrooge, on lui donne un passé également beaucoup plus traumatisant. Et s'il prend enfin le chemin de la rédemption, on est loin d'un épilogue chaleureux, les Scratchit acceptent son aide mais ont trop de raison d'être méfiants à son égard pour être éblouis par son changement de personnalité.

On est donc loin d'un gentil spectacle de Noël qui fait chaud au cœur, même si cette adaptation ne manque pas de qualités: elle est très bien dialoguée, les acteurs sont tous très bons, avec notamment Andy Serkis en Esprit des Noëls passés, et elle ne manque pas d'idées, offre une petite résonance avec des problèmes toujours actuels (le coût humain de la négligence des règles de sécurités dont les plus modestes font les frais tandis que les responsables réalisent de grosses économies) mais on peut aussi se demander si toute cette noirceur, bien que loin d'être un pur fantasme du scénariste, s'accorde avec l'esprit de Noël et si le scénariste ne va pas un peu loin dans l'angle choisi, même si c'est ce dernier qui va différencier son adaptation des nombreuses autres.

À partir du moment où l'on accepte le parti-pris néanmoins, il n'y a pas grand chose à reprocher au travail de Knight, si ce n'est cette idée un peu étrange de suggérer que Mary Scratchit est à l'origine de la visite des esprits pour se venger de ce que Scrooge lui a fait subir. Or les esprits ont plus à cœur de sauver l'âme du bonhomme que de le punir, et si Mary a ce pouvoir, pourquoi l'exercer de cette manière plutôt que d'améliorer plus directement la vie de sa famille? De plus, en trois épisodes de quasiment une heure chacun, l'intrigue prend son temps pour se mettre en place alors qu'on sait déjà où l'on va.

A Christmas Carol version 2019 n'est donc pas le programme idéal pour se mettre de bonne humeur ou lutter contre la déprime, mais si l'on ne trouve pas le ton choisi rédhibitoire, le savoir-faire de l'équipe en fait une mini-série qui vaut le coup d’œil.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 3 Janvier 2020, 12:57bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".