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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Dracula épisode 1: The Rules of the Beast
Recueilli dans un couvent hongrois, Jonathan Harker raconte son séjour cauchemardesque dans le château du terrible comte Dracula.

Sherlock était à peine achevée que Mark Gatiss et Steven Moffat évoquaient déjà leur prochain projet: une version du Dracula de Bram Stoker modernisée, selon le même format d'épisodes d'1h30. Mais si la transposition au XXIe siècle n'était pas un grand écueil (cela avait été fait de manière différente mais efficace pour Jekyll et Sherlock) l’œuvre de base se prêtait moins à une adaptation en une véritable série de plusieurs saisons. Quelques précisions plus tard, en fait de modernisation ce n'est pas le personnage qui vient s'installer au XXIe siècle mais plutôt le XXIe siècle qui s'invite dans l'univers du personnage: l'intrigue se déroule bien en 1897 mais le ton, à en juger par ce premier épisode, s'éloigne plus d'une fois de l'esprit victorien tel que l'on peut l'imaginer.

Le pré-générique en donne un avant-gout, avec une nonne interrogeant Harker sur ses mésaventures d'un ton professionnel qui ne déparerait pas dans une série policière actuelle avant de poser une question qui explicite ce qui jusque-là était un sous-texte du roman et plus globalement d'une des significations du mythe du vampire. Un manque de subtilité qui ne manquera pas de faire jaser pour pas grand chose, mais heureusement, il y a davantage à se mettre sous la canine dans cet épisode. On a droit à un savant mélange entre scènes fidèles au roman (une bonne partie du séjour de Harker), hommages aux adaptations qui ont donné elles aussi vie au personnage (un plan évoquant Christopher Lee ne manquera pas d'être remarqué par les fans de la Hammer) et délires personnels des deux scénaristes.

On navigue ainsi entre de l'horreur pure et extrêmement sérieuse (le calvaire de Jonathan Harker offre quelques images peu alléchantes) et le plus pur grand-guignol, notamment dans le dernier tiers de l'épisode. Si Harker correspond bien à l'image que l'on peut se faire de lui dans le livre, Van Helsing a droit à une petite remise au goût du jour tandis que Dracula évolue pas mal au court de l'épisode, passant d'une version somme toute classique (mais peu aidée par le maquillage et un accent à couper au couteau) à quelque chose de plus iconoclaste. Le Dracula de Claes Bang reprend à son compte les règles imposées au vampire sur papier: il ne tombe pas en cendres à la lumière du jour, par exemple, mais doit être invité dans un lieu pour y entrer (avec un recours à la ruse qui évacue l'aspect victim-blaming qui affleurait chez Stoker). Néanmoins, il a aussi de nouvelles capacités, est plus ouvertement insolent que son alter-ego de papier, volontiers joueur tendance trollesque. On n'est pas loin du psychopathe à la Hyde dans Jekyll en espérant qu'il reste ici un véritable monstre et ne devienne pas un anti-héros face à une organisation pire que lui. Cela ne semble pas l'intention pour l'instant, tout comme on semble heureusement parti sur un véritable prédateur et non une figure romantique amoureux de Mina . En ce qui concerne cette dernière, je suis pour l'instant réservée, d'un côté elle va jusqu'en Hongrie pour secourir son fiancé et a l'air de ne pas manquer de caractère, de l'autre elle perd pas mal l'initiative dans la dernière partie de l'épisode (on n'en mènerait certes pas large dans ses souliers).

Outre Claes Bang, le casting est de très bonne tenue, même si pour l'instant c'est surtout John Heffernan en Harker qui a porté sur ses épaules l'épisode accompagné de Dolly Wells en sœur Agatha. Le rythme est soutenu, avec quelques twists malins (et un autre plus prévisible) et malgré la durée d'1h30, il n'y a pas de coup de mou mais le dernier tiers donne à plusieurs reprises une impression de "fausse fin" (on aurait pu par exemple s'arrêter à la fin du récit de Harker ou à la révélation sur son véritable état). Le cliffhanger choisi est néanmoins extrêmement efficace (et sera probablement résolu en deux coups de cuillère à pot pour revenir plus ou moins sur les rails de l'intrigue que l'on connait).

Il existe probablement bien plus d'adaptations libres de Dracula que de fidèles, aussi le fait que cette dernière s'éloigne du texte sur bien des points ne devrait pas lui faire du tort mais le mélange des tons, entre la révérence de scénaristes qui ont bien le roman en main et leurs initiatives très personnelles, les passages usant de détails dérangeants et d'autres sombrant dans le grotesque le plus assumé, risque de désarçonner. Mais aussi de rendre très curieux de voir quelle direction va prendre la suite.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 2 Janvier 2020, 18:03bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".