Lije Evans décide de quitter le Missouri pour s'installer dans l'Oregon avec sa famille, et rejoint un convoi de pionniers. Leur guide, Dick Summers, se révèle extrêmement compétent mais le chef du groupe, Tadlock, se montre vite tyrannique.

Deuxième tome de la grande saga d'A.B. Guthrie sur la Conquête de l'Ouest, La Route de l'Ouest peut se lire indépendamment du premier volet même si l'on y retrouve Dick Summers et quelques allusions à Boone Caudill et Jim Deakins. Quelques années ont passé et l'on quitte les trappeurs partant en petits groupes à l'aventure pour faire commerce de peaux et s'établissant à l'occasion dans les tribus locales pour suivre une nouvelle vague bien différente de nouveaux venus: les pionniers qui ne vont pas simplement dans l'Ouest pour chasser mais pour s'établir durablement, et dont l'objectif est d'être suffisamment nombreux en Oregon pour que la région revienne aux États-Unis plutôt qu'aux Britanniques.

Cet enjeu reste en filigrane, les personnages cherchant avant tout un endroit agréable où s'installer sans une grande vision politique. Le chemin sera évidemment semé d'embuches, les moindres n'étant pas au sein du groupe. Dès le départ, on sent que l'antagonisme ne fera que grandir entre Tadlock et Evans mais la rébellion a finalement lieu assez tôt, avant que la situation ne s'envenime trop, ce qui ne veut pas dire que tout sera paisible par la suite. On sent le souffle de l'aventure, mais Guthrie garde toujours les pieds sur terre, sans péripéties échevelées ou grand méchant, les pionniers ayant finalement des défauts bien ordinaires, la bêtise, la lâcheté et la mesquinerie étant bien suffisante pour provoquer des affrontements sans aller chercher plus loin.

Ce second volume est dans la lignée du précédent et tout aussi réussi, avec les mêmes qualités, une belle ambiance pour restituer ce voyage risqué tout en s'en détachant par la nature de ses personnages, moins solitaires à l'exception de Dick.