Moitié irlandais, moitié apache, Largo Callahan est à la tête d'une petite bande de hors-la-loi qu'il mène dans des coups audacieux, mais peu lucratifs depuis quelques temps. Aussi, pour se refaire, accepte-t-il une mission confiée par une mystérieuse comtesse. De quoi ralentir ses projets de vengeance envers les hommes qui ont tué son père.

Grâce à l'émission Bouquin bouquine j'ai découvert l'existence de cette nouvelle série signée Michel Robert, alors que le tome 2 est sorti récemment en grand format et que le tome 1 arrive en poche. Ça tombe à pic, alors que je traverse une grosse période westernienne, de voir un livre combiner western et fantasy.

Pour la fantasy, il faut néanmoins se montrer patient, elle ne pointe vraiment son nez qu'à la toute fin de cette dernière partie. Pas le temps de s'ennuyer cependant parce que Largo n'a guère l'occasion de souffler. Entre son enquête pour remonter jusqu'au commanditaire de la mort de son père, un vol d'armes qui se complique quand il s'agit d'assurer la partie recel et sa tentative de revenir dans le village apache qui l'a vu grandir, la plupart des séquences finissant généralement en échange de coup de feu, on a notre content d'action. La violence est très corsée, les allusions à des westerns comme Josey Wales pour la plus évidente abondent (ainsi que de plus surprenantes comme aux romans de capes et épées d'Amédée Achard) avant qu'on ne franchisse un cap en versant dans l'exploration de temple piégé façon Indiana Jones.

Cela étant tout ne met pas de bonne humeur. L'auteur a tendance à répéter certaines informations, et on finit par se lasser de voir la moitié apache "pragmatique" et la moitié irlandaise "passionnée" de Largo tenir salon. Surtout, même reproche qu'à Pierre Pevel, tous les personnages féminins sont obligatoirement des bombasses, même quand l'une est sur le point de se faire violer on prend le temps de décrire son corps pour le rendre attirant comme si c'était le moment et bien sûr, elles sont toutes vite sensibles au charme du héros, qu'il se la joue taiseux tourmenté ou qu'il les drague avec la subtilité d'un bulldozer.

On sent par ailleurs bien qu'il ne s'agit que d'une première partie, plus qu'un premier tome, car on nous laisse en pleine action. Cependant malgré les défauts, suffisamment de questions dont on veut connaître la réponse (qui est derrière la mort du père du héros? Quel est le jeu de la comtesse et de ses ennemis? Quel rôle vont jouer les Apaches?) pour se lancer dans la suite.