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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Avec Django ça va saigner
Alors que Richard Gatling vient de proposer sa mitrailleuse révolutionnaire aux Nordistes, lui et son invention sont enlevés. Le capitaine Tanner, seule personne au courant de l'existence de l'arme à ne pas avoir été tuée lors du rapt, est accusé par le gouvernement d'avoir fait le coup. Pour se disculper, il va devoir récupérer Gatling et découvrir qui a manigancé l'opération.

Avant d'entrer dans la critique du film proprement dite, je pense qu'il est nécessaire de crever directement l'abcès: le titre. Ou plutôt, le titre français, qui est quand même un véritable cas d'école. Le titre italien Quel caldo maledetto giorno di fuoco pourrait se traduire par Cette foutue journée de feu et le titre anglais s'est contenté d'un sobre Gatling Gun. Avec Django ça va saigner annonce un divertissement beaucoup plus bas du front que ce qu'on a, mais surtout il promet un Django, ce que n'est pas le film, à la base. Après le succès du film de Corbucci, beaucoup de suites non-officielles ont vu le jour, mais même quand ce n'en était pas, il est arrivé de rebaptiser le personnage principal Django dans la VF pour attirer les spectateurs (ou inversement: Terence Hill a joué Django dans un film mais comme en France il était alors avant tout Trinita, le film a été vendu sous ce nom-là). Enfin, jusqu'au dernier quart d'heure on pouvait également se dire qu'il n'y avait rien de vraiment sanglant à l'écran, mais on se rattrape, c'est un western italien, après tout.

Les premières minutes sont assez foutraques et laissent craindre le pire: violents zooms, montage haché, cadrages qui se veulent originaux mais se révèlent surtout perturbants, on a un peu de mal à entrer dans l'histoire. Quand Chris "Django" Tanner se lance enfin dans son enquête pour retrouver Gatling et démasquer le vrai traitre, cela se pose et devient vraiment appréciable. Un des grands atouts de ce western est d'être avant tout une histoire d'espionnage avec un petit volet policier également. Le traitre est facilement identifiable, mais on ne fait pas durer le suspense outre-mesure, et peut-être parce que James Bond cartonnait à l'époque, on peut voir une volonté de mélanger deux styles populaires pour rallier les fans: Tanner tombe toutes les femmes, il a peu de gadgets mais utilise tout de même des fléchettes à un moment, le grand méchant assis à son bureau a le visage caché pendant une partie du métrage tandis que seules ses mains apparaissent. En dépit de la gatling, de l'appartenance au camp nordiste et de la main réduite en hachis avant la fin, on est bien plus proche de 007 que de Django.

La mise en scène de Paolo Bianchini, une fois qu'il se calme niveau zoom, est assez sobre, correcte sans être marquante en dehors de quelques effets (comme la terre tombant sur l'objectif de la camera lors de "l'enterrement" du héros) et de fusillades efficaces. Le personnage principal est interprété par un Robert Woods pas franchement mauvais mais insipide, tout le monde ne pouvait pas être Clint Eastwood. John Ireland se démarque nettement plus dans le rôle de Tarpas, l'homme de main de service (bien qu'il pousse un peu trop sur le rimmel) tandis que Roberto Camardiel en dentiste/accoucheur/chirurgien/agent secret est un bon comic-relief.

Les personnages féminins sont un peu plus nombreux que d'habitude, sans doute grâce au côté jamesbondien de ce western, mais à cause également de ce dernier, elles sont surtout là pour être séduites par le héros, notamment Belle la sudiste qui aurait pu être une antagoniste de taille mais se révèle finalement trop inoffensive, avec un revirement assez peu explicable (en dehors de ne pas vouloir finir prisonnière des geôles nordistes, ce qui se comprend, mais on a plutôt l'air de suggérer un début de romance et ça ne colle pas trop). Comme je l'ai mentionné plus haut, ce western est, pendant un bon moment du moins, peu violent graphiquement, jusqu'au dernier quart d'heure où on se lâche un peu, notamment sur le héros (le protagoniste qui prend cher au point de finir en steak-haché dans une scène semble être décidément un passage obligé du western à l'italienne).

Avec Django ça va saigner (non, mais franchement...) n'a pas la maîtrise et la beauté des Leone, ce n'est pas ce qui s'est fait de plus outrancier, ou de plus profond, le film ne joue pas non plus la carte de l'humour qui finira par enterrer le genre et la musique n'est même pas notable mais il se démarque intelligemment grâce à son intrigue lorgnant vers le film d'espionnage. Pas de quoi se relever la nuit, mais c'est suffisant pour susciter la curiosité et le résultat est tout à fait honorable.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 25 Octobre 2019, 14:08bouillonnant dans le chaudron "Films".