Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Homme des Vallées Perdues
Joe Starrett, paisible fermier vivant avec sa femme et son jeune fils, héberge pour une nuit un mystérieux cavalier, Shane. Lorsque les Starrett et leurs voisins sont menacés par Ryker, un puissant éleveur, Shane décide de rester pour les aider.

Cette adaptation signée George Stevens du court et très beau roman de Jack Shaefer a connu un fort succès à sa sortie et pour quelqu'un comme mon père qui l'a découvert tout gamin à cette époque, Alan Ladd était l'incarnation du cow-boy solitaire héroïque, bien plus que John Wayne. Quant à Jack Palance, alors encore crédité comme "Walter Jack Palance", il a fait si forte impression en méchant qu'il a bien vite inspiré un des premiers ennemis emblématiques de Lucky Luke, Phil Defer, un des albums que j'ai du lire le plus souvent durant mon enfance, bien avant de comprendre la référence.

En découvrant le film adulte, et en ayant en plus lu le roman d'origine, il y a néanmoins quelques détails qui chagrinent. Tout d'abord Alan Ladd, désolée papa. Le bonhomme dégage une certaine sympathie, mais il ne transmet absolument pas le côté dangereux de Shane que ce dernier tente de réprimer mais que les Starrett devinent dès son arrivée. Il n'est pas non plus aidé par son costume en daim à franges (contre une tenue sombre dans le bouquin). À l'époque, on devait imaginer que cela lui donnerait un aspect d'aventurier qui contrasterait avec les fermiers qui l'accueillent, mais il a surtout l'air d'un cow-boy de carnaval. Plus gênant, il n'estime pas nécessaire de porter son révolver en permanence mais il le porte tout de même à la ceinture de temps en temps et fait même une démonstration de tir à Joey, alors que c'est un point important de le voir refuser de toucher à son arme jusqu'à ce qu'il ne voit pas d'autre solution. De plus, il sert au petit garçon une morale comme quoi un révolver n'est qu'un outil, et que le bon ou le mauvais vient de celui qui s'en sert. Ce qui n'est pas dans le livre et en contradiction avec la conclusion qui elle est respectée, où peu importe les motivations, tuer un homme reste un meurtre et coupe son auteur du reste de la société.

Les autres libertés prises avec le roman sont mineures et concernent surtout les noms de certains personnages: Bob devient Joey (dans la VF Jacky), Stark Wilson Jack Wilson, et Fletcher Ryker, à qui l'on colle un frère histoire de rendre encore plus tendu le règlement de compte final. Malgré les points évoqués plus haut, il y a beaucoup à aimer dans L'Homme des Vallées perdues. Tout d'abord, il se dégage une sacrée ambiance des lieux: les fermes sont spartiates, la ville voisine commence à peine à émerger puisque la grande rue se borne à trois commerces d'un seul bord (peut-on encore parler de rue, du coup), avec un sol particulièrement boueux pour un western de cette époque. On se sent très isolé, à la merci de Ryker qui a néanmoins des arguments compréhensibles même si vite retournés par Starrett.

Jack Palance n'a pas dix minutes de temps de présence à l'écran mais chaque apparition est un plaisir tellement il bouffe l'écran en archétype du vilain pistolero à gant noir dont l'exécution de la première victime est inoubliable, et l'affrontement final dans le petit saloon est un modèle. Brandon DeWilde est plutôt correct en Joey même si comme beaucoup d'enfants acteurs de l'époque, j'ai toujours la vague impression qu'ils sortent du village des damnés. Quant à la fin, elle est tout aussi poignante que dans le livre.

Le personnage de Shane est vu à travers les yeux d'un enfant, et peut-être que le film s'apprécie davantage quand on a l'âge du jeune protagoniste, mais malgré un acteur principal qui ne parvient pas vraiment à transmettre toutes les facettes du personnage et quelques choix peu judicieux, L'Homme des Vallées perdues reste toujours aussi touchant des années après sa sortie.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 19 Octobre 2019, 15:53bouillonnant dans le chaudron "Films".