Les Nazgûl formaient un groupe de rock au faîte de sa gloire quand le meurtre du chanteur entraîna leur dissolution. Treize ans plus tard, leur ex-manager est sauvagement assassiné. Sandy Blair, romancier et ancien rédacteur d'un magazine spécialisé dans le rock, accepte d'écrire un article sur l'affaire, qui va se transformer en véritable enquête.

Il y a une certaine ironie à voir dans ce roman publié en 1984 George R.R. Martin mettre en scène un écrivain qui cale à la page 37 du livre qu'il écrit, et décidé de s'atteler à autre chose en espérant que cela le débloquera. Quoi qu'il en soit, Armageddon Rag commence comme un roman policier classique, avec un meurtre mystérieux laissant penser à un rituel, qui va conduire le personnage principal à se replonger, parallèlement à son investigation, dans son propre passé pas si lointain alors que les années 60 battaient leur plein et que lui et ses amis étaient en pleine lutte contestataire. Le fantastique est tout d'abord diffus avec quelques vifs cauchemars avant de se faire plus évident tandis que tout se met en place pour un retour sur scène des Nazgûl qui sert de paravent à quelque chose de bien plus terrible.

Les scènes de sexe sont un poil répétitives même si cela va de pair avec la drogue et le rock n'roll, le personnage de Sandy n'est pas franchement sympathique au premier abord (ce qui a l'air d'être reconnu par à peu près tout le monde, lui compris) mais on le suit sans problème dans sa quête, et quand on pense avoir compris la résolution au problème bien avant lui, il y a encore une petite pirouette pour ne pas rendre ça trop évident. Mais la plus grosse surprise est sans doute un dernier chapitre étonnamment sucré quand on sait qui en est l'auteur.

On passe néanmoins un bon moment avec ce thriller horrifique bien mené qui donne drôlement envie de se repasser du rock de l'époque.