Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Overnight
Woody aimerait bien que la librairie de la chaîne Texts qu'il dirige fonctionne à merveille, mais entre son emplacement dans une zone commerciale perdue dans le brouillard, les rayons qui ne semblent jamais rangés, les problèmes dans les commandes et une équipe pas assez coopérative à ses yeux, les problèmes s'accumulent, jusqu'à une nuit d'inventaire cauchemardesque.

Ramsey Campbell est un auteur prolifique et il n'est donc pas forcément aisé de choisir parmi toute sa production ce qui vaut le plus la peine. On peut se fier aux prix remportés par certains de ses romans ou aux synopsis de ceux-ci, et le fait que The Overnight se passe dans une librairie a joué dans mon choix. Cependant, on ne frôle pas la réussite de The Grin of the Dark même si on retrouve de ce qui marquait dans ce dernier.

On ne perd pas de temps en exposition et chaque chapitre est consacré à un membre du personnel de la librairie, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de personnage principal. Les chapitres sont courts, du coup les protagonistes sont sommairement présentés et il n'est pas forcément aisé de tous les différencier entre Ross et Ray, Gavin ou Greg. Ils ont des signes distinctifs (le lèche-pompes, la rebelle, la mère divorcée, le dyslexique, le gay...) et certains sont vite plus sympathiques que d'autres, mais on n'a pas vraiment le temps de s'y attacher, à part peut-être Jill ou Wilf. Woody en tout cas est vite agaçant, se souciant plus de voir ses employés afficher un sourire de rigueur en permanence que de les écouter quand ils font remonter un problème, dont ils sont forcément responsables (dans le cas où il reconnait son existence), mais certainement pas lui, ou leurs conditions de travail.

Autre frustration, on reste dans le flou quant à la nature de la menace, même si on lance des pistes à l'occasion. Ne pas donner de réponse précise n'est pas forcément un défaut, mais on n'échappe pas au coup classique du personnage qui laisse entendre qu'il sait quelque chose d'important sur le passé de l'endroit mais ne lâchera pas sa pastille pour autant quand il en a l'occasion. Floues également les relations entre les personnages car la librairie n'a visiblement ouvert que récemment et en même temps certains employés ont vite fait d'abriter des rancœurs les uns envers les autres qui ne s'installent pas en quelques semaines (le lieu joue tout de même son rôle dans leur comportement).

Néanmoins cet aspect déstabilisant n'est pas entièrement négatif. On ne sait pas sur quel pied danser, les petites contrariétés, juste pénibles séparément, qui s'accumulent jouent autant sur les nerfs du lecteur que sur ceux des personnages (surtout quand on fait un boulot qui consiste entre autre à reclasser des chariots de livres en rayons et que pour un livre rangé on en trouve trois qui ne sont pas où ils devraient être!) pour finir sur une note vraiment oppressante par moment (la scène de l'ascenseur) même si le systématisme de la dernière partie de l'intrigue la rend répétitive à la longue.

The Overnight a ses moments et Campbell a décidément un certain talent pour instiller de l'angoisse à la fois avec peu et en ne laissant jamais le lecteur souffler, mais ce n'est sans doute pas le roman le plus incontournable de l'auteur.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 10 Octobre 2019, 18:55bouillonnant dans le chaudron "Littérature".