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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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... Et pour quelques dollars de plus
Le Manchot et le colonel Douglas Mortimer sont deux chasseurs de primes solitaires aux méthodes radicalement différentes. Lorsque l'Indien, un dangereux criminel, s'évade, les deux hommes se lancent à sa poursuite chacun de leur côté avant de réaliser qu'ils vont devoir travailler ensemble pour neutraliser l'Indien et sa bande.

...Et pour quelques dollars de plus doit son existence à deux principaux facteurs: tout d'abord, le succès d'Une poignée de dollars qui ne demandait qu'à être exploité, ensuite le ressentiment de Sergio Leone envers les producteurs de son premier western, qui avaient prétexté le procès pour plagiat intenté par Akira Kurosawa pour lui sucrer ses bénéfices, ceux-ci servant d'après eux à essuyer les pertes financières causées par ledit procès. Aussi Leone décida-t-il de prendre sa revanche avec un nouveau western, en allant le faire chez la concurrence. Opportunisme et rancœur ne sont pas a priori les meilleurs bases pour créer, et pourtant ...Et pour quelques dollars de plus fait partie de ces suites supérieures au premier volet, sur tout les plans.

Alors que tout le monde paraissait encore un peu timide dans la conception de Pour une poignée de dollars, ici au contraire, on fait preuve d'une assurance tout à fait justifiée par le résultat. Sans tomber dans la parodie, Leone et ses scénaristes injectent pas mal d'humour, qu'il soit noir (la dernière réplique du film en est un bel exemple), dans les dialogues, ou plus enfantin (la première confrontation entre le Manchot et Mortimer est une démonstration de leur dextérité, mais aussi très puérile). Dans un même temps, le film se montre aussi plus sombre, à cause de son méchant principal, qui ne se refusent aucune turpitude.

Gian Maria Volontè rempile dans le rôle de l'antagoniste, mais l'Indien est bien plus mauvais et rusé que Ramon. Bien que Leone ait essayé de canaliser son jeu qu'il trouvait trop théâtral, Volontè campe un psychopathe survolté et inoubliable, encore une fois appuyé par une belle galerie de gueules (dont l'indispensable Mario Brega et Klaus Kinski en bossu rancunier).

Clint Eastwood revêt de nouveau sa panoplie auquel on ajoute un bracelet de force, mais son personnage est légèrement différent du premier film (même si Leone a introduit un semblant de continuité dans Le Bon, la Brute et le Truand, rien ne confirme vraiment qu'il s'agit toujours du même personnage sous différents surnoms, car alors son évolution d'un film à l'autre n'a pas grand sens): en tout cas, il n'est plus ici une sorte d'ange exterminateur qui tire les ficelles mais un simple quoique fort doué chasseur de primes, qui bien qu'intelligent a une nette tendance à foncer vers le danger et se retrouve fréquemment doublé par son rival puis associé. Le Manchot est plus humain et faillible que Joe, il y a également plus d'humour dans la composition d'Eastwood, avec davantage de bons mots et quelques mimiques franchement amusantes, sans pour autant se départir de sa classe.

Mais quelque part, ce volet est un peu le film de Lee Van Cleef, sans rabaisser des performances de ses compères. Éternel second couteau le plus souvent du mauvais côté de la loi dans les productions hollywoodiennes des années 50, carrément dans la dèche quand Sergio Leone vient le chercher pour parer au désistement de Lee Marvin, il se retrouve une fois n'est pas coutume parmi les têtes d'affiche et est totalement à l'aise en chasseur de primes à l'arsenal fourni, qui mise plus sur la réflexion et la portée de tir de ses armes et de celles de ses adversaires que sur la vitesse pure. Mortimer est suffisamment assuré pour faire taire les gens d'un seul regard et en même temps, c'est également lui qui amène une émotion inattendue au film par la motivation qui l'anime, et les dix dernières minutes du film touchent à la perfection avec un duel rythmé par un carillon resté dans les annales. Puisqu'on parle du carillon, Morricone livre également une bande originale riche (le thème principal, celui des duels, Il vizio d'uccidere, Adio Colonnello...)

Comme je l'ai dit dans la critique de Pour une poignée de dollars, Le Bon, la Brute et le Truand a été mon premier Sergio Leone, et une véritable claque. Aussi, quand j'ai vu le deuxième volet quelques mois plus tard, tout en l'aimant énormément, il me paraissait inférieur, presque un brouillon du suivant. Avec le temps, il est devenu mon préféré de la trilogie, et un de mes films préférés tout court, car je trouve que c'est le plus équilibré, entre ses trois personnages principaux, entre les audaces de la réalisation et une simplicité qui va se perdre dans les grandes fresques qui vont suivre.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 18 Septembre 2019, 23:37bouillonnant dans le chaudron "Films".