Marisol tente de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis, un périple dangereux qui prend une tournure étrange quand elle se réveille dans une banlieue pavillonnaire bien trop belle pour être vraie.

Malgré quelques épisodes, comme celui du mois dernier ou ce Cultural Shock, qui se hissent au-dessus des autres et ne sont pas sans mérite, alors que la fin de saison se profile, Into the Dark aura été un gâchis, principalement à cause d'une mauvaise décision de base, faire des épisodes aussi longs, avec pour ambition d'offrir de véritables petits films alors qu'on n'a pas la matière pour cela. Je sais, je me répète, mais c'est parce que le défaut est récurrent et qu'il plombe même un épisode comme celui-ci qui ne manque pas de qualités.

Tout d'abord, même si c'est moins rare de nos jours dans les fictions où les personnages sont censés parler plusieurs langues différentes, tous les passages entre les personnages mexicains sont en espagnols, et cela constitue environ la moitié de l'épisode, bon point. La première partie qui se concentre sur le parcours de Marisol vers la frontière est également très prenante bien qu'elle détonne un peu dans le cadre de la série puisqu'on est en plein drame réaliste. Ce premier tiers réussi est également à double-tranchant: il prend tellement de place que quand on bascule dans tout à fait autre chose, on aurait préféré que ça ne soit pas le cas même si à la base, on regarde la série en espérant du surnaturel. Cela n'aurait dû être qu'une petite introduction pour poser les personnages et l'enjeu, c'est finalement un épisode dans l'épisode et plus convaincant que le reste.

Le reste n'est pas honteux (j'ai craint un instant qu'on nous sorte le même twist que pour Pookah! que je trouvais déjà réchauffé, ce n'est pas le cas) avec une banlieue pavillonnaire trop paradisiaque pour ne pas cacher quelque chose de louche (autant qu'une banlieue pavillonnaire puisse paraître paradisiaque), mais la conclusion reste en deçà de ce que l'on pouvait espérer en début d'épisode, malgré de bonnes intentions.

La fin est également ambigüe (ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cette série me fait cet effet). D'un côté, après ce que l'héroïne a traversé, son choix se comprend tout à fait malgré les risques tout de même élevés, de l'autre on peut avoir l'impression que la morale est qu'on est mieux chez soi, ce qui, vu le contexte de l'épisode et l'actualité qui l'entoure, est de très mauvais goût. Néanmoins, il ne faut probablement pas y voir autre chose qu'un destin individuel et non un message universel.

Comme d'habitude: dommage. Peut-être encore plus dommage que pour d'autres, puisqu'on est passé plus près d'une réussite, mais malgré la déception, Culture Shock fait partie de la poignée d'épisodes recommandables.