Barry et Maureen Welsh pensent avoir décroché le gros lot quand ils achètent une magnifique maison avec une vue superbe dans une résidence fermée. Bientôt, cependant, l'association des copropriétaires commence à intervenir, leur signalant des infractions de plus en plus fantaisistes, dictant de la variété de plantes autorisées dans leur jardin à leur décoration intérieure. Alors que les amendes s'accumulent, les Welsh découvrent que les sanctions peuvent aller beaucoup plus loin, et que s'opposer à l'Association est bien plus risqué qu'ils l'imaginaient.

Bentley Little est un écrivain prolifique et en ayant seulement lu trois romans signé de sa plume, il serait précipité de déclarer qu'il utilise toujours le même schéma. Néanmoins, c'est le cas pour les trois livres en question: un couple encore jeune comme protagonistes, une institution du quotidien (poste, supermarché, association de copropriété) qui gâche la vie de la communauté - d'abord de manière superficielle, puis de plus en plus délirante avec un tournant fantastique et une petite dose de critique sociale - et qui élimine les gêneurs parfois de manière très glauque jusqu'à ce que le héros trouve la faille du système qui permettra de retourner le piège contre l'ennemi.

Le programme est donc connu d'avance dans les grandes lignes mais The Association n'en demeure pas moins divertissant. Il y a des facilités (pourquoi l'Association recourt-elle à autant de stratagème pour empoisonner la vie des Welsh quand elle a réglé rapidement la rébellion d'un autre personnage? Pourquoi, alors qu'à ce stade Barry est conscient de la dangerosité de l'Association laisse-t-il Dylan partir à la recherche de Stumpy quand ladite recherche n'est pas motivée par la nécessité mais par une simple curiosité malsaine?) mais le récit est bien mené avec une escalade des actions de l'Association qui finit par faire frissonner, d'autant que finalement, son pouvoir ne tient pas seulement aux capacités hors du commun d'une poignée de personnes. Il y a également une petite pique envers le concept de quartier chic se fermant au monde extérieur et à leurs habitants désirant avoir tous les avantages de la vie à la campagne et à la ville sans leurs inconvénients respectifs et voulant éliminer tout ce qui dépasse ou laissant faire tant que ça ne les concerne pas.

The Association use d'une formule déjà éprouvée et il n'est pas forcément conseillé d'enchaîner les romans de l'auteur à la suite pour cette raison, mais lire une histoire de ce type de temps en temps reste un bon petit plaisir car le résultat est tout de même efficace.